Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/598

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artisans dont l’état nécessite l’usage d’un four. — Art. 6e. Il ne sera mis aucune peinture, écriteau ou enseigne indicative de la profession de celui qui occupera sur les façades ou portiques des arcades qui décoreront le devant des maisons sur la dite rue projetée. » — « Paris, le 30 pluviôse an XII. — Au nom du peuple français, Bonaparte, premier consul, proclame loi de la république le décret suivant, rendu par le Corps Législatif, le 30 pluviôse an XII, conformément à la proposition faite par le gouvernement, le 23 dudit mois, communiquée au Tribunat le même jour.

» Décret. Article 1er. Le gouvernement est autorisé à concéder aux propriétaires limitrophes, les portions de terrains qui resteront disponibles après le percement de la rue parallèle à celle de Saint-Florentin et qui longe les derrières de l’hôtel de l’Infantado, ainsi que les portions qui s’étendent depuis le palais du troisième consul, jusqu’à la rue de la Convention, ensemble les terrains qui se trouvent contigus et dans l’alignement de la propriété du citoyen Boivin. — Art. 2e. Le prix de ces concessions sera fixé d’après une estimation rigoureuse, et le montant en sera acquitté en trois paiements égaux, savoir : le premier, dans le mois de la vente, et les deux autres de trois mois en trois mois. — Art. 3e. Les acquéreurs seront tenus d’élever à leurs frais, dans le délai de deux années, à compter du jour de la vente, les constructions désignées aux plans arrêtés par le gouvernement, sous peine de déchéance, avec perte des termes payés, ou de payer les constructions des façades que le gouvernement serait autorisé à faire. — Art. 4e. Les ventes faites et celles à effectuer des domaines nationaux situés entre la rue Saint-Florentin, la rue Neuve, la rue Saint-Honoré et la rue de l’Échelle, qui avaient été réservés par la loi du 3 nivôse an VIII, soit par enchères, soit par estimation, sont pareillement approuvées et autorisées, pour le produit en être employé jusqu’à due concurrence aux constructions et embellissements dont les plans ont été ou seront approuvés par le gouvernement, etc… »

L’aliénation des domaines nationaux provenant des trois communautés religieuses dont nous avons parlé s’opérait difficilement, le décret suivant fut promulgué pour en faciliter la vente.

— « Au palais des Tuileries, le 11 janvier 1811. Napoléon, etc… Nous avons décrété et décrétons ce qui suit : — « Article 1er. Tous les propriétaires de terrains, rue et place de Rivoli et rue Castiglione qui y construiront des maisons, seront exempts pendant trente ans, à raison desdites maisons, cours, jardins, appartenances et dépendances, de la contribution foncière et de celle des portes et fenêtres. Les trente ans commenceront à courir du jour de la publication du présent décret. — Art. 2e. Les dispositions de l’article précédent sont applicables aux propriétaires des maisons anciennement construites, ayant, soit leurs façades, soit leurs jardins ou dépendances sur les rues et place désignées en l’article 1er, à la charge par eux de construire sur la rue de Rivoli, selon le plan arrêté, en arcades extérieures. » Les constructions furent alors commencées. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Robert (rue Jean-).

Commence à la rue Transnonnain, nos 5 et 37 ; finit à la rue Saint-Martin, nos 178 et 180. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 128 m.6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Bordée de constructions dès l’année 1248, cette rue faisait partie de celle des Gravilliers, dont elle portait aussi la dénomination. Au commencement du XVIIIe siècle, elle prit d’un riche propriétaire qui l’habitait, le nom de Jean-Robert. — Une décision ministérielle du 23 frimaire an VIII, signée Laplace, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. Cette largeur a été portée à 12 m., en vertu d’une ordonnance royale du 16 mai 1833. Propriétés du côté des numéros impairs, retranch. 2 m. 90 c. à 3 m. 70 c. ; propriétés du côté opposé, ret. 2 m. 40 c. à 3 m.. 20 c. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Roch (église Saint-).

Située dans la rue Saint-Honoré, entre les nos 296 et 298. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

L’emplacement sur lequel cette église fut bâtie était anciennement occupé par une grande maison qu’on appelait l’hôtel Gaillon. À côté de cette propriété s’élevait une chapelle sous l’invocation de Sainte-Suzanne, et près de ce petit monument, à l’endroit où furent construits depuis le portail et les marches de l’église, une autre chapelle avait été bâtie dès l’année 1521, par Jean Dinocheau, marchand de bétail, et Jeanne de Laval, sa femme. Cette chapelle était connue sous le titre des Cinq-Plaies. La population de ce quartier compris dans la circonscription de Saint-Germain-l’Auxerrois, devint si considérable que les habitants formèrent le dessein de faire construire une église succursale de cette paroisse. Étienne Dinocheau, fourrier ordinaire du roi, et neveu du fondateur, en rendit l’exécution facile ; il eut la générosité de renoncer aux droits qu’il avait sur cette chapelle, et de céder le 13 décembre 1577, un grand jardin et une place qui en dépendaient. Le 15 octobre suivant les habitants achetèrent encore la chapelle de Gaillon, dite de Sainte-Suzanne, avec ses dépendances. Sur ces divers terrains fut construite la nouvelle église d’après des dimensions bien moins grandes que celles qu’on a données au monument qui existe à présent. Les historiens de Paris ne sont pas d’accord sur l’année de la construction de cette première église. Un fait certain, c’est que la permission de l’official pour l’érection de cette succursale est du 15 août 1578. On la consacra sous l’invocation de Saint-Roch, en raison d’un hôpital ainsi dénommé dont Jacques Moyon, espagnol, avait commencé la construction sur une partie