de l’emplacement de l’église actuelle. Cet hôpital, destiné
aux malades affligés des écrouelles, fut transféré
au faubourg Saint-Jacques. L’église Saint-Roch resta
longtemps sous la dépendance de Saint-Germain-l’Auxerrois ;
et suivant l’usage observé dans la hiérarchie
ecclésiastique, le curé de cette paroisse en nommait
le desservant. Cette dépendance cessa en 1633 ;
à cette époque Saint-Roch fut érigée en église paroissiale,
par François de Gondi, alors archevêque de
Paris. La population s’augmentant de jour en jour,
l’église devint bientôt trop petite. Les marguilliers
achetèrent la totalité du terrain qui dépendait de l’ancien
hôtel Gaillon, et la nouvelle église fut commencée
au mois de mars 1653, sur les dessins de Jacques
Lemercier, architecte. Louis XIV posa la première
pierre du nouvel édifice dont le portail a été construit
en 1736, sur les dessins de Robert de Cotte, premier
architecte du roi, et continué par Jules Robert de
Cotte.
Les dalles de Saint-Roch couvraient, avant 1789, les cercueils de plusieurs personnages illustres. Là reposait Maupertuis, qui de capitaine de dragons devint astronome, et mourut pieusement entre deux capucins.
À côté de la tombe de Maupertuis, on voyait celle du célèbre Lenôtre, qui dessina sous les yeux de Louis XIV les jardins des Tuileries et de Versailles, le parterre du Tibre à Fontainebleau, et l’admirable terrasse de Saint-Germain-en-Laye. En 1675, Louis-le-Grand, pour reconnaître le mérite de Lenôtre, lui accorda des lettres de noblesse et voulut lui donner des armes. « Sire, dit l’artiste habile, j’ai mes armes, et j’y tiens : trois limaçons couronnés d’une pomme de chou ; permettez-moi d’y joindre une bèche, car je dois à cet instrument toutes les bontés dont votre majesté m’accable. »
En face de Lenôtre avaient été inhumés les restes de Mignard. L’élève du Primatice avait eu l’honneur de faire neuf fois le portrait de Louis XIV. À la dixième toile, le roi lui dit : « Mignard, vous me trouvez vieilli ? » — « Sire, répliqua le peintre courtisan, je vois quelques lauriers de plus sur le front de votre majesté. » Une semaine après, les portes de l’académie s’ouvraient à deux battants, et Mignard était reçu le même jour membre, professeur, recteur, directeur et chancelier.
Le 10 août 1821, par les soins du duc d’Orléans (Louis-Philippe), et de M. Legrand, fut placée dans l’église Saint-Roch, au-dessus d’un des bénitiers de la grande nef, à gauche en entrant, une table de marbre avec une inscription indiquant la date de la naissance et le jour de la mort du grand Corneille. Nous transcrivons ici l’acte mortuaire du prince de la tragédie : « L’an 1684, le 2 octobre, M. Pierre Corneille, écuyer, ci-devant avocat-général à la table de marbre de Rouen, âgé d’environ 78 ans, décédé hier, rue d’Argenteuil, en cette paroisse, a été inhumé en l’église, en présence de M. Thomas Corneille sieur de l’Isle, demeurant rue Clos-Georgeau, en cette paroisse, et de M. Michel Bêcheur, prêtre de cette église, y demeurant proche. Signé Corneille et Bêcheur. »
Roch (passage Saint-).
On a commencé à construire ce passage en 1741, après l’achèvement du portail de l’église Saint-Roch.
Roch (rue Neuve-Saint-).
En 1490, on voyait déjà quelques constructions dans cette rue. En 1495, on l’appelait Michaut-Riégnaut, et Michaut Regnaut en 1521. Vers 1578, c’était la rue ou ruelle Gaillon, en raison de l’ancien hôtel Gaillon, dont une partie de l’emplacement est occupée par l’église Saint-Roch. Cette voie publique prit plus tard le nom de Saint-Roch, parce que la principale entrée de l’ancienne église se trouvait dans cette rue. La qualification de Neuve a été ajoutée pour la distinguer de l’autre rue du même nom dont il sera parlé à l’article suivant. Un arrêt du conseil du 11 août 1674 avait ordonné l’élargissement de cette rue. Le sieur Gervais Vermillère, chargé de l’exécution, ayant négligé de remplir les volontés de sa majesté, le roi ordonna aux prévôt des marchands et échevins de s’occuper sans délai de cette amélioration. Le nouvel arrêt du conseil rendu à cet effet porte la date du 7 janvier 1677. — Une décision ministérielle du 18 fructidor an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 4 octobre 1826, cette largeur est portée à 11 m., pour la partie comprise entre les rues Saint-Honoré et d’Argenteuil, et à 12 m. pour le surplus. Propriété no 1, retranch. réduit 4 m. 40 c. ; 3, ret. réduit 3 m. 80 c. ; 5, ret. réduit 3 m. 40 c. ; 7, ret. réduit 2 m. 60 c. ; 9, ret. réduit 2 m. ; 11, ret. réduit 1 m. 70 c. ; 13, alignée ; de 15 à 35, ret. 1 m. 20 c. ; 37, ret. réduit 1 m. 60 c. ; de 39 à 43, ret. 1 m. 80 c. à 2 m. 20 c. ; 45, ret. réduit 2 m. ; de 47 à 51, ret. 1 m. 20 c. à 1 m. 80 c. ; 2, pas de ret. ; 4, ret. 50 c. ; 8, ret. réduit 85 c. ; de 10 à 16, ret. 1 m. 10 c. ; 18 et partie du no 20, devront avancer sur leurs vestiges actuels ; surplus du no 20, redress. ; de 22 à 30 et partie du no 32, devront avancer sur leurs vestiges, surplus du no 32, ret. 2 m. 20 c. ; 34, ret. réduit 1 m. 70 c. ; 36, ret. 1 m. 60 c. — Conduite d’eau entre les rues des Orties et Neuve-des-Petits-Champs. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).
Roch (rue Saint-).