Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/597

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


cette rue. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Jean-Charles Richer, écuyer, avocat en parlement, conseiller du roi, expéditionnaire de cour de Rome et des légations, fut quartinier et échevin de la ville de Paris, depuis 1780 jusqu’en 1782.

Riverin (cité).

Située dans la rue de Bondy, no 70. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Elle a été construite en 1829 par M. Riverin, mécanicien.

Rivoli (place de).

Située dans la rue du même nom, entre les nos 16 et 18. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 4. — 1er arrondissement, quartier des Tuileries.

« Paris, le 17 vendémiaire an X de la république. — Les Consuls de la république arrêtent : Les bâtiments du pavillon de Médicis, les écuries dites de Monseigneur et les maisons des pages seront vendus pour être détruits. Il sera formé une Place en face l’entrée du jardin. Les terrains environnant cette place seront vendus à la charge par les acquéreurs de construire sur les plans et façades donnés par l’architecte du gouvernement. Le premier consul, signé Bonaparte. » (Extrait). — La largeur de cette place est de 42 m. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Le nom de Rivoli assigné à cette voie publique, consacre le souvenir de la bataille gagnée par les Français sur les Autrichiens, le 14 janvier 1797.

Rivoli (rue de).

Commence à la rue Rohan ; finit à la rue de Saint-Florentin, no 2. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par le palais et le jardin des Tuileries ; le dernier pair est 58. Sa longueur est de 950 m.1er arrondissement, quartier des Tuileries.

Cette voie publique a été ouverte sur l’emplacement de l’ancienne cour des écuries du roi, sur la cour du manège et sur une partie des couvents des Feuillants, des Capucins et de l’Assomption. Nous avons parlé de cette dernière communauté religieuse à l’article de l’église de l’Assomption. L’origine du couvent des Capucins a été rappelée à la rue du Mont-Thabor. Nous n’avons plus à nous occuper ici que du couvent des Feuillants. C’était une congrégation particulière de religieux réformés de l’ordre de Citeaux, qui tirait son nom de l’abbaye des Feuillants en Languedoc, diocèse de Rieux. Jean de la Barrière, abbé des Feuillants, auteur de cette réforme, s’était acquis une si haute réputation d’éloquence et de sainteté, que le roi Henri III voulut l’avoir auprès de lui. Ce prédicateur refusa d’abord de rester à Paris. Enfin, en 1587, il accéda au désir du roi, et le 9 juillet cet abbé fit une entrée solennelle dans la capitale, à la tête de 62 religieux chantant l’office. Henri III les reçut à Vincennes. Le couvent qu’on leur destinait n’étant point encore achevé, ils habitèrent deux mois le prieuré de l’ordre de Grandmont, au bois de Vincennes. La règle des Feuillants était d’une rigueur excessive. Les premiers de ces religieux marchaient nu-pieds et la tête découverte ; ils mangeaient à genoux du pain le plus grossier ou quelques herbes cuites ou crues et buvaient de l’eau dans des crânes humains. En une semaine il mourut quatorze de ces Feuillants, et leur règle fut adoucie. Cette nouvelle congrégation fut approuvée par le pape Sixte V, et érigée en titre par une bulle du 3 novembre 1587, sous le nom de Congrégation de Notre-Dame des Feuillants. Henri IV posa en 1601 la première pierre de l’église, qui fut achevée en 1608. Le portail du monastère fut construit en 1673. Cette communauté religieuse, supprimée en 1790, devint propriété nationale et servit aux séances du club dit des Feuillants.

« Paris, le 17 vendémiaire an X de la république. Les Consuls de la république arrêtent : … Art. 4e. Il sera percé une rue dans toute la longueur du passage du Manège jusqu’à celle Saint-Florentin. Les bâtiments qui se trouvent dans son alignement seront vendus avec charge aux acquéreurs de bâtir sur les plans et façades donnés par l’architecte du gouvernement. Le premier consul, signé Bonaparte. »

« Paris, le 1er floréal, l’an X de la république. — Les Consuls de la république arrêtent : Article 1er. Les terrains appartenant à la république, situés dans le cul-de-sac du Manège, longeant la terrasse des Feuillants, tous les terrains occupés par les Feuillants, les Capucins et l’Assomption, seront mis en vente. — Art. 2e. Le plan annexé au présent arrêté sera suivi et exécuté dans toutes ses parties et servira de base pour dresser le cahier des charges, etc… — Art. 7e. Tous les fonds provenant des ventes ordonnées par le présent arrêté seront versés dans la caisse du trésorier du gouvernement, à la charge de pourvoir à toutes les dépenses que nécessiteront ces travaux. Le ministre des finances et le gouverneur du palais sont chargés de l’exécution du présent arrêté. Le premier consul, signé Bonaparte. » — En vertu de cet arrêté, un plan fut dressé le 2 frimaire an XI, par MM. Percier et Fontaine, architectes du palais, et les couvents des Feuillants, des Capucins et de l’Assomption furent mis en vente. La largeur de la rue de Rivoli fut fixée à 20 m. 85 c. Les conditions ci-après furent insérées dans chaque contrat d’aliénation : « Article 1er. De bâtir les façades en pierre d’après les plans et dessins des architectes du palais, approuvés par le gouvernement. — Art. 2e. De daller en pierre dure le sol de la galerie. — Art. 3e. De paver la rue dans la largeur vis-à-vis chaque division de terrain, conformément aux règlements établis à ce sujet. — Art. 4e. Les maisons ou boutiques qui seront construites sur ce lot ne pourront être occupées par des artisans et ouvriers travaillant du marteau. — Art. 5e. Elles ne pourront non plus être occupées par des bouchers, charcutiers, pâtissiers, boulangers, ni autres