Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/83

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structions riveraines ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue Marbeuf jusqu’à celle de Chaillot. — Éclairage au gaz entre le quai Billy et la rue Marbeuf (compe de l’Ouest).


Blanche (barrière).

Située à l’extrémité de la rue du même nom.

Cette barrière, qui se compose d’un seul bâtiment avec trois arcades au rez-de-chaussée, portait autrefois le nom de la Croix-Blanche ; dénomination primitive affectée à la rue Blanche. (Voyez l’article Barrière.)


Blanche (chemin de ronde de la barrière).

Commence aux rue et barrière Blanche ; finit aux rue et barrière de Clichy. Pas de numéro. Sa longueur est de 412 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Une ordonnance royale à la date du 28 février 1837, a maintenu la largeur de 11 m. 69 c. fixée en 1789 par le bureau des finances. Les constructions qui bordent ce chemin à partir de la place de la barrière Blanche, et dans une étendue de 170 m., sont alignées. (Voir l’article Chemins de ronde.)


Blanche (place de la barrière).

Située à l’extrémité de la rue Blanche. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Dès le 28 vendémiaire an XI, le ministre Chaptal prescrivit la formation de cette place ; il ordonna qu’elle serait demi-circulaire, et qu’elle aurait 30 m. de rayon. Elle fut exécutée d’après ces dispositions, qui ont été maintenues par une ordonnance royale du 28 février 1837.


Blanche (rue).

Commence à la rue Saint-Lazare, nos 68 et 68 bis ; finit à la place de la Barrière-Blanche. Le dernier impair est 61 ; le dernier pair, 44. Sa longueur est de 764 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Son premier nom était rue de la Croix-Blanche. — Une décision ministérielle, à la date du 28 vendémiaire an XI, signée Chaptal, ainsi qu’une ordonnance royale du 28 février 1837, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Les constructions portant les numéros ci-après ne sont pas soumises à retranchement : partie du no  3, 13, 15, 17, 19, 21, 23, 25, 27, 29, 31, 33, 35, 37, 39, 43, 43 bis, 45, 47, 49, 51, 53, 61 ; 2, 4, 6, 8, 10, 12, second no  10, bâtiment no  14, 16, 18, 20, 22, 24, 26, 30, 32, 34, 36, 38, 40, 42, 42 bis et 44. — Portion d’égout du côté de la rue Saint-Lazare. — Conduite d’eau entre cette rue et l’aqueduc de ceinture. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Blanchisseuses (impasse des).

Située dans la rue Bizet. Pas de numéro. Sa longueur est de 110 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Elle tire cette dénomination de la ruelle des Blanchisseuses, aujourd’hui rue Bizet (voyez cet article). Il n’existe point d’alignement pour cette impasse dont la largeur actuelle est de 4 m.


Blé (halle au).

Située rue de Viarmes. — 4e arrondissement, quartier de la Banque.

La Halle au Blé a été construite sur l’emplacement de l’hôtel de Soissons. Cet hôtel n’est pas sans quelque célébrité dans nos annales parisiennes ; il occupait tout l’emplacement limité par les rues du Four, des Deux-Écus et de Grenelle ; son entrée principale était par la rue du Four. Les cours et les jardins s’étendaient depuis la rue d’Orléans jusqu’à la Croix-Neuve, près de la place Saint-Eustache. Ses dépendances avoisinaient l’église de ce nom et la rue Coquillière.

L’histoire de cette vaste habitation se divise en cinq parties. Elle fut connue successivement sous les noms d’hôtel de Nesle, de Bohême, d’Orléans, de la Reine et de Soissons.

Jean II, seigneur de Nesle, fit construire, au commencement du XIIIe siècle, une petite habitation sur un terrain planté de vignes. Ce premier hôtel consistait en un simple bâtiment flanqué de quatre tours. En 1232 le seigneur de Nesle en fit présent à saint Louis. Par une charte de la même année, le roi céda cet hôtel à sa mère, Blanche de Castille.

En 1296, Philippe-le-Bel le donna à Charles, comte de Valois, son frère, qui le céda à Philippe, son fils.

Par lettres datées du Louvre-lez-Paris, Philippe, régent du royaume, en fit don à Jean de Luxembourg, roi de Bohême, fils de l’empereur Henri VIII. Ces lettres sont ainsi conçues : « Philippe Quens de Valois et d’Anjou, regens les royaumes de France et de Navarre, faisons sçavoir à tous présents et à venir, que nous, de notre propre libéralité, avons donné et donnons à noble prince, notre tres chier et féal Jehan, roi de Behaigne, et à ses hoirs nés et à nestre, descendant de droite ligne de son propre corps, héréditablement et perpétuellement, nostre meson qui est dicte Néelle, séant à Paris, entre la porte Saint-Honoré et la porte de Montmartre, ensemble tous nos jardins et les appartenances tenant à la dicte meson, sans rien retenir à nous en possession ne en propriété, excepté la justice de la souveraineté, laquelle nous réservons et retenons par devers nous, etc… »

Cette habitation prit alors le nom d’hôtel de Bohême. Le 26 août 1336, Jean de Luxembourg fut tué à la bataille de Crécy. La propriété de l’hôtel de Bohême revint à la couronne par le mariage de Bonne de Luxembourg, fille du roi de Bohème, avec Jean, duc de Normandie.