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  CHAPITRE IX. 159
    pectent les limites de Dieu[1], seront récompensés. Annonce cette bonne nouvelle aux croyants.
  1. Il ne sied point au prophète ni aux croyants d’implorer le pardon de Dieu pour les idolâtres, fussent-ils leurs parents, lorsqu’il est devenu évident qu’ils seront livrés au feu.
  2. Abraham n’implora le pardon de Dieu pour son père que parce qu’il le lui avait promis ; mais quand il lui fut démontré que son père était l’ennemi de Dieu, il ne voulut plus s’en mêler, et pourtant Abraham était compatissant et humain.
  3. Dieu n’égare un peuple, après l’avoir conduit dans le chemin droit, que lorsqu’il lui a déclare ce qu’il devrait craindre. Dieu sait tout.
  4. L’empire des cieux et de la terre appartient à Dieu ; il donne la vie et la mort ; hors de lui il n’y a ni patron ni protecteur.
  5. Dieu revint[2] au prophète et aux Mohadjers, et aux Ansars[3] qui l’avaient suivi à l’heure d’affliction alors que les cœurs d’une grande partie d’entre eux étaient si prés de défaillir. Il retourna à eux parce qu’il est plein de bonté et de miséricorde.
  6. Il revint aussi à ces trois d’entre eux qui étaient restés[4]. Toute vaste qu’elle est, la terre devint alors étroite pour eux ; ils se croyaient à l’étroit dans leurs propres corps, et pensaient que le seul abri contre Dieu était chez Dieu lui-même ; il revint à eux, afin qu’eux aussi revinssent à lui ; car Dieu aime revenir aux pécheurs, et il est miséricordieux.
  7. O croyants ! Craignez Dieu, et soyez avec les justes.
  8. Quelle raison avaient les habitants de Médine et les Arabes nomades d’alentour d’abandonner l’apôtre de Dieu, et de préférer leur vie à la sienne ? Quelle raison avaient-ils d’en agir ainsi, quand ni la soif, ni la fatigue, ni le besoin ne pouvaient les atteindre dans le sentier de Dieu, quand ils ne faisaient aucun pas capable d’irriter les infidèles, quand ils n’éprouvaient de la part

  1. Les limites de Dieu sont les préceptes, les lois, les dispositions de la loi.
  2. Le mot revenir s’emploie en arabe dans le sont de pardonner quand il est appliqué à Dieu, et dans le sens de se repentir quand on parle du pécheur. Il s’agit du reste, dans ce verset, du pardon que Dieu accorde aux péchés que Mahomet avait commis dans différentes circonstances.
  3. Voyez l’explication de ces deux mots dans le verset 101, note.
  4. Il s’agit ici de trois d’entre les Ansars qui, par négligence ou manque de foi, n’avaient pas suivi Mahomet à Tabouk. Il défendit aux fidèles tout commerce avec eux, et ne leva l’excommunication qu’après cinquante jours de pénitence de leur part.