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ou des fausses Divinités est l’origine, la source, le commencement, et la fin de tous les maux qui sont dans le monde : infandorum enim idolorum cultura omnis mali causa est et initium et finis[1].

Voici comme les mêmes prétendus saints et sacrés livres parlent de l’invocation de ces fausses Divinités et de leur commencement. Un Père, marque l’Auteur du Livre de la Sagesse[2], se trouvant extrêmement affligé de la mort précipitée de son fils, fit faire son image pour tacher de se consoler de sa perte, en regardant cette image qu’il ne consideroit d’abord que comme l’image d’un fils bien aimé, que la mort lui avait enlevé ; mais s’étant peu après laissé aveugler par un excès d’amour envers ce fils et envers l’image et le portrait qu’il en avoit fait tailler, il commença à regarder et adorer comme un Dieu ce qu’il ne regardoit auparavant que comme l’image d’un homme mort, ordonna à ses domestiques de l’honorer, de lui offrir des sacrifices, et enfin de lui rendre des honneurs divins[3]. Cette mauvaise pratique s’étant ensuite communiquée et répandue partout ailleurs, passa bientôt en coûtume, l’erreur particulière devint bientôt une erreur publique, et enfin cette coutume passa si bien en forme de loi, qu’elle s’est confirmée et autorisée par les commandemens des Princes et des Tyrans, qui obligèrent leurs sujèts sous de rigoureuses peines d’adorer les statuës de ceux qu’ils mettoient au rang des Dieux. Cette idolatrie, disent les mêmes Livres[4], s’étendit si loin que les peuples éloignés du Prince,

  1. Sap. 14. 27.
  2. Sap 14. 27.
  3. 16.
  4. 17.