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Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/190

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l’ancienne Loi, et touchant le vrai discernement des animaux dont elle supose les uns purs et les autres impurs, lesquelles loix et ordonnances ne sont pas plus respectables ni moins vaines et superstitieuses que celle des Nations les plus idolatres. On n’y verra encore que de simples histoires vraïes ou fausses de plusieurs Rois, de plusieurs Princes ou de plusieurs autres particuliers qui auront bien ou mal vécus, ou qui auront fait quelques belles ou mauvaises actions, parmi quantité d’autres actions basses indifférentes ou frivoles qui y sont raportées aussi ; pour lesquelles Histoires faire, comme elles sont raportées dans les susdits prétendus saints et sacrés livres tant du vieil que du nouveau Testament, il est visible qu’il ne falloit pas pour cela avoir un grand génie, et par conséquent qu’il n’étoit pas besoin d’avoir pour cela des révelations divines. Ce n’est pas faire honneur à un Dieu que de vouloir le faire auteur de tant de si sottes et si vaines narrations ; il s’amusoit à bien peu de choses, s’il s’amusoit à révéler des choses si frivoles. Enfin on ne voit dans les susdits livres que les discours, la conduite et les actions de ces tant renommés et fameux Prophètes, qui se disoient tout particuliérement envoïés et inspirés de Dieu. On y verra leur maniére d’agir et de parler, leurs songes, leurs illusions et leurs rèves, et il sera facile de juger par leurs discours et par leur maniére d’agir qu’ils ressembloient beaucoup plus à des visionnaires et à des fanatiques qu’à des personnes sages et éclairées. Quoiqu’il y ait cependant dans quelques uns de ces dits livres plusieurs bons enseignemens et plusi-