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Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/192

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XVIII.

Mais ce qui fait encore d’autant plus clairement voir que ces sortes de livres ne peuvent venir d’aucune inspiration divine, c’est qu’outre la grossiéreté et la bassesse du stile dont ces Evangiles sont composés, outre le défaut d’ordre et de suite qu’il y a dans la narration des faits particuliers qui y sont raportés et qui y sont bien mal circonstanciés, on ne voit point que les auteurs s’accordent bien les uns avec les autres, puisque les uns raportent leurs histoires d’une façon, les autres d’une autre. On voit même qu’ils se contredisent manifestement les uns les autres en plusieurs choses, ce qui manifestement fait voir qu’ils n’étoient pas inspirés de Dieu et qu’ils n’avoient pas même assez de lumière ni assez de talens naturels pour bien rédiger une histoire.

Voici quelques exemples des contrariétés et des contradictions qui se trouvent entr’eux. L’Evangeliste S. Mathieu fait descendre Jesus-Christ du Roi David par son fils Salomon, et par tous les Descendans du dit Salomon jusqu’à Joseph, père au moins putatif de Jesus-Christ. Et l’Evangeliste S. Luc le fait descendre du même David par son fils Nathan et par tous les descendans du dit Nathan jusqu’à Joseph ; en quoi il y a contrarieté et erreur manifeste ; car il est certain et évident que si ce Joseph et Jesus-Christ sont descendus de David par son fils Salomon et par tous les Descendans du dit Salomon, ils ne peuvent être descendus encore du même David pas son autre