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Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/212

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ment et certainement inspirés de Dieu, vû particulièrement qu’elle n’en aporte d’autre preuve, ni d’autre raison, ni d’autre témoignage que celui de dire il nous plait, il nous a plû de le juger et determiner ainsi. Placuit, Censuit etc. Qui est ce qui ne voit pas que dans toutes les Religions, dans toutes Sectes et dans toutes Societés de personnes, les Hommes pouroient avec la même facilité se faire et se forger des livres prétendus saints et divins ?

Ils le pouroient sans doute, et c’est aussi effectivement ce qu’ils font : mais comme les gens d’esprit savent que les Hommes ne sauroient se faire et se forger que de fausses Divinités comme sont celles qu’ils adorent, ils savent aussi qu’ils ne sauroient se faire ni se forger que faussement des livres inspirés de Dieu comme sont tous ceux que nos Christicoles regardent et qu’ils voudroient faire regarder comme divins. Ainsi c’est en vain qu’ils prétendent tirer avantage de l’autorité qu’ils donnent à ces livres, et c’est en vain qu’ils en prétendent tirer des preuves ou des témoignages assurés de la vérité de leur Religion, puisqu’ils ne portent en eux-mêmes aucun caractère de Divinité, ni même aucune marque extraordinaire de sagesse humaine.