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acception du peuple juif au préjudice de tous les autres peuples de la Terre, ni qu’il auroit voulu si particuliérement emploïer sa toute-puissance pour favoriser et confirmer une telle acception de peuples et de personnes : et par cette raison il paroit encore assez manifestement que les prétendus miracles que l’on dit avoir été faits pour ce sujèt, ne sont nullement croïables. Que l’on ne prétende pas dire ici qu’il n’y auroit aucune injustice en Dieu de se choisir ainsi des personnes ou quelques peuples entiers préférablement aux autres, parce que Dieu étant le Maitre absolu de ses Graces et de ses Bienfaits, il peut les accorder à qui il lui plait, sans que personne ait droit de s’en plaindre, et sans que personne puisse lui en faire aucun reproche, ni l’accuser d’aucune injustice ; que l’on ne prétende pas, dis-je, alléguer une si vaine raison ; car si Dieu est véritablement l’auteur de la nature, s’il est véritablement l’auteur et le Père de tous les Hommes et de tous les Peuples, comme le disent nos Christicoles et tous les Deicoles, il doit également les aimer tous comme ses propres ouvrages et par conséquent il doit être également aussi leur Protecteur et leur Bienfaiteur. Car celui qui donne l’être, doit donner aussi, suivant la maxime qui est véritable, les conséquences et les suites nésessaires pour le bien-être. Qui dat esse, debet consequentia adesse, si ce n’est que nos Christicoles veuillent dire que leur Dieu voudroit faire exprès des créatures pour les rendre misérables et malheureuses : ce qu’il seroit certainement encore indigne de penser d’un être qui seroit infiniment bon. Et par conséquent