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Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/256

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pas voulu de même les retirer effectivement des erreurs et des égaremens de leurs vices, pour les ramener heureusement dans le chemin de la vertu et les faire marcher droit dans la voie de ses divins commandemens ! Cela n’est pas croïable. Quoi encore ! Un Dieu tout-puissant, si bon et si sage, auroit bien voulu, par une faveur toute particulière, ressusciter quelques morts, pour les remettre seulement pour quelque tems dans une vie mortelle, et il n’auroit pas voulu et ne voudrait pas encore maintenant retirer de la mort éternelle du péché une infinité d’ames, qu’il auroit créées pour le ciel, qu’il seroit venu racheter par son sang et qu’il auroit dû santifier par ses graces ! Cela n’est pas croïable ! Quoi ! un Dieu tout-puissant, si bon et si sage, auroit bien voulu retirer ou préserver miraculeusement quelques personnes du naufrage des eaux de la mer ou des rivières, et il n’auroit pas voulu et ne voudroit pas encore maintenant retirer, ni préserver du naufrage de l’enfer une infinité d’ames qui y tombent malheureusement tous les jours, suivant le dire même de nos Christicoles ! Cela n’est pas croïable. Quoi ! un Dieu tout-puissant, si bon et si sage, auroit bien voulu, par une grace spéciale, préserver les corps de ses Saints et même les moindres de leurs habillemens, comme aussi leurs poils et leurs cheveux, à ce qu’ils ne soient point endommagés du feu, au milieu des incendies et des flammes, et il n’auroit pas voulu de même et ne voudroit pas encore maintenant préserver des flammes éternelles de l’Enfer une infinité d’ames qu’il auroit cependant rachetées au prix de son sang ! Cela n’est nullement croïable. Car, comme