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Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/288

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honteuses nécessités, lui offrant de nos viandes à manger, de nos danses, mommeries et forces à la réjouir, de nos vêtemens à se couvrir et maisons à loger, la caressant par l’odeur des encens et sons de la musique, festins et bouquets, et pour l’accommoder à nos vicieuses passions, flatant sa justice d’une inhumaine vengeance, l’éjouissant de la ruine et dissipation des choses par elles créées et conservées, comme fit, dit-il, Fiberius Sempronius qui fit brûler pour sacrifice à Vulcain les riches dépouilles et armes qu’il avoit gagnées sur les ennemis en la Sardaigne. Et Paul Emile celles de Macedoine à Mars et à Minerve. Et Alexandre, arrivé à l’Océan Indique, jetta en mer en faveur de Thetis, plusieurs grands vases d’or, remplissant en outre ses autels d’une boucherie non de bêtes innocentes seulement, mais d’hommes aussi, ainsi que plusieurs Nations, et entr’autres, dit-il, la notre avoit en usage ordinaire, et croit qu’il n’en est aucune, ajoute-t’-il, exemte d’en avoir fait essai. Les Gètes, dit-il, se tiennent immortels et leur mourir n’est que s’acheminer vers leur Dieu Zamolxis. De cinq en cinq ans ils dépêchent vers lui quelqu’un d’entr’eux pour le requérir de choses nécessaires… Amestris, mère de Xerxes, devenant vieille, fit pour une fois ensevelir tout vifs 14 jouvençeaux, des meilleures maisons de Perse, suivant la religion du Païs, pour gratifier à quelque Dieu Souverain. Encore aujourd’hui, dit-il, les idoles de Femixtitan se cimentent du sang des petits enfants et n’aiment sacrifice que de ces puériles et pures âmes : justice, dit-il, affamée du sang de l’in-