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nocence. Pareillement les Cartaginois immoloient leurs propres enfans à Saturne, et ceux qui n’en avoient point en achetaient, étant cependant le Père et la Mère tenus d’assister à cet office avec contenance gaie et contente. Ceux du Pérou[1] sacrifioient à leurs Dieux ce qu’ils avoient de plus beau et de meilleur : l’or et l’argent, le grain, la cire, les animaux. Ils faisoient ordinairement des sacrifices de cent moutons au moins, de diverses couleurs et avec différentes cérémonies. Ils sacrifioient tous les jours au soleil un mouton tondu et le brûloient vêtu d’une chemise rouge. Mais il n’y avoit, dit-il, chose plus horrible que les sacrifices d’hommes, qui se faisoient au Pérou et encore plus au Mexique. Au Pérou ils sacrifioient des enfans, depuis 14 ans jusqu’à 10 et ce principalement pour la prospérité de leur Inca aux entreprises de guerre, et au jour de son couronnement le nombre d’enfans que l’on sacrifioit, étoit de 200. Ils sacrifioient encore un bon nombre de filles, que l’on tiroit des monastères pour le service de l’Inca. Quand cet Inca étoit grièvement malade et hors d’espérance de guérison, ils sacrifioient son fils au soleil ou bien à leur Dieu Viracoca, en le supliant qu’il s’en contentât au lieu du Père. Mais les Mexiquains[2] ne sacrifioient que des hommes pris en guerre, ils les faisoient mettre à genoux par ordre devant la porte de leur temple, ensuite le Prêtre alloit à l’entour d’eux avec l’idole de leur Dieu, et le montrant, il disoit à chacun d’eux : voilà

  1. Nouveau Théatre du monde, Tom. 2 : pag. 1329.
  2. Ibid.