Aller au contenu

Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/405

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Que par l’abondance des richesses, des biens et de toutes les félicités temporelles, promises à ce peuple, il faut entendre l’abondance des grâces et bénédictions spirituelles, que Dieu communique dans la Religion Chrétienne aux âmes saintes, par les mérites de Jésus-Christ, leur divin Sauveur. Et enfin, que par la ville de Jerusalem, dont il est si avantageusement parlé dans les susdites promesses et prophéties, il faut entendre non la Jerusalem terrestre, mais la Jerusalem spirituelle, qui est l’Eglise Chrétienne ou la Jerusalem céleste, qui est le ciel même, et qui est, suivant ce que disent nos Christicoles, la véritable demeure de Dieu, le lieu, qui est le Trône de sa gloire et de sa souveraine Majesté, le lieu, où se trouvent éminemment tous les biens, que l’on peut souhaiter et toutes les félicités, dont on peut jouir, où rien de souillé ne peut entrer, et où les véritables Elus seront éternellement bienheureux, sans plus jamais craindre aucun mal. Et ainsi, suivant cette interprétation spirituelle et mystique des promesses, faites aux susdits anciens Patriarches : Abraham, Isaac et Jacob, quand Dieu leur promettoit de bénir et de multiplier leur race et leur postérité, comme les grains de sable de la mer, ou comme les grains de poussière, qui sont sur la terre, c’étoit seulement une expression figurée, par laquelle il vouloit ou auroit voulu faire entendre, qu’il béniroit et qu’il multiplieroit les Chrétiens, qui étoient spirituellement entendus par cette postérité des anciens Patriarches ; lors qu’il leur promettoit de faire une Alliance éternelle avec eux, cela s’entendoit de l’Alliance éternelle et spirituelle, qu’il feroit avec l’Eglise Chrétienne, en