Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/408

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dans le sens propre et naturel des termes, dans lesquels elle est conçue, ne deviendra pas véritable en elle-même, sous prétexte, que l’on voudroit lui donner un sens étranger, qu’elle n’auroit pas. Ainsi quand il y a, et que l’on voit dans un discours, dans une promesse ou dans une prophétie un sens clair et net, un sens propre et naturel, par lequel on peut facilement juger de sa vérité ou de sa fausseté, c’est un abus et folie de vouloir lui forger des sens étrangers, pour y chercher des vérités ou des faussetés, qui n’y sont pas, et il est ridicule, comme j’ai dit, de vouloir quitter la vérité d’un sens clair, d’un sens propre et naturel, pour chercher dans un sens forgé et imaginaire des vérités, qui ne seroient qu’imaginaires.

C’est ce que font néanmoins nos Christicoles, lorsqu’ils quittent le sens propre et naturel et le sens véritable des promesses et des prophéties, dont je viens de parler, pour leur forger des sens spirituels et mystiques, qui ne sont certainement que des sens imaginaires et des sens ridiculement imaginés, car en quittant ainsi, comme font nos Christicoles, le sens propre et naturel des susdites prophéties et promesses, ils quittent le sens réel et véritable, pour s’attacher à des sens, qui ne sont qu’imaginaires et qui ne servent qu’à établir de nouvelles erreurs, pour couvrir les anciennes. Je dis que ces sens spirituels et allégoriques ne sont qu’imaginaires, parcequ’il ne dépend effectivement que de l’imagination des interprêtes, de leur donner tel sens spirituel et mystique qu’ils voudront ; de sorte que s’il ne tenoit qu’à forger ainsi des sens spirituels, allégoriques, et mystiques, pour rendre des promes-