Aller au contenu

Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Au Même.
10 Octobre (1762).

Helvétius a eu le malheur d’avouer un livre[1] qui l’empêchera d’en faire d’utiles : mais je reviens toujours à Jean Meslier. Je ne crois pas que rien puisse jamais faire plus d’effet que le testament d’un prêtre qui demande pardon à Dieu, en mourant, d’avoir trompé les hommes. Son écrit est trop long, trop ennuyeux, et même trop révoltant ; mais l’Extrait est court, et contient tout ce qui mérite d’être lu dans l’original.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quoi ! la Gazette ecclésiastique s’imprimera hardiment, et on ne trouvera personne qui se charge de Meslier ? J’ai vu Woolston à Londres vendre chez lui vingt mille exemplaires de son livre contre les miracles. Les anglais, vainqueurs dans les quatre parties du monde, sont encore les vainqueurs des préjugés ; et nous, nous ne chassons que les jésuites, et nous ne chassons point les erreurs. Qu’importe d’être empoisonné par frère Berthier ou par un janséniste ? Mes frères, écrasez cette canaille. Nous n’avons pas la marine des Anglais, ayons du moins leur raison. Mes chers frères, c’est à vous à donner cette raison à nos pauvres Français.




à M. le Marquis d’Argence de dirac.
Ferney, 2 Décembre (1762).

Une espèce de colporteur suisse m’a dit qu’il vous avait envoyé, il y a un mois une brochure. Je soupçonne par le titre que vous n’en serez pas content. C’est, dit-il, l’ouvrage d’un curé ; et ce n’est pas un prône. Vous lisez tout, bon ou mauvais et vous pensez que, dans les plus méchants livres, il y a toujours quelque chose, dont on peut faire son profit.



  1. De l’Esprit.