Page:Le Tour du monde - 14.djvu/148

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oiseau, hueri. mort, tayouh.
papillon, dlori. maison, ih.
mouche, cauhta. pirogue, oùheh.
moustique, ah. rame, cuemuih.
blanc, ccori. corbeille, pechi.
noir, huahué. ceinture, maïchincharé.
rouge, dahouh. arc, huerah.
vert, deheh. sarbacane, nihieh.
bleu, yauh. lance, nané.
voleur, mhuinta. poison, goré.
rivière, natejh. poisson, sshoni.
forêt, naïnejé. manioc, ticha.
arbre, naïné. voler, mcuhuina.
bois, naï. ouvrir, ddtnnaea.
homme, iyaté. attacher, queyauay.
femme, ihié. rôtir, nahuaï.
enfant, boah. courir, inah.
vieux, yagua. arriver, hintahua.
vieille, yaqué. sortir, reïnhouhou.
jeune, yaté. dormir, peh.
réveiller, hayanshi. six, naïmehhueapueh.
manger, toïbueh. sept, naïmehueatareh.
un, hueih. huit, naïmehueatamcapueh.
deux, tarepueh. neuf, gomeapueh.
trois, tomepueh. dix, gomeh.
quatre, aguemoujih.
cinq, hueamepueh.

Durant notre voyage sur l’Atacoari, nous fûmes témoin, non pas d’un fait, — il s’était produit loin de nous, — mais des suites d’un fait, dans lequel un ethnologue partisan et conservateur des vieilles doctrines, eût vu l’irrécusable preuve de l’existence de ces femmes guerrières de la rivière Nhamondas, sur lesquelles voyageurs et savants ont tant disserté, depuis Orellana qui le premier les vit à l’œuvre et les qualifia d’Amazones, jusqu’à La Condamine, qui ne les vit pas, c’est vrai, mais qui, sur la foi d’un sergent-major d’ordonnance brésilien, lequel tenait la chose de son aïeul défunt, crut de son devoir d’académicien de certifier en public l’existence de ces femmes chevaleresques.

Le chemin du Diable.

Un indien Ticuna et sa compagne, partis en canot de chez eux, étaient allés s’approvisionner de racines dans une plantation qu’ils possédaient sur la rive gauche de l’Atacoari. Comme ils accostaient la berge, un tigre, tapi dans les roseaux, s’élança sur le Ticuna, placé l’avant du canot ; soit que la bête eût mal calculé son élan ou que le sol vaseux se fût dérobé sous elle, au lieu de tomber sur les épaules de l’indigène comme elle en avait l’intention, elle ne fit que lui labourer le crâne avec sa patte droite ; il est vrai que les cinq crochets, dont cette patte était armée, scalpèrent littéralement l’individu, qui alla rouler sanglant au fond du canot, tandis que le félin, la tête Lors de l’eau, la gueule béante et les yeux enflammés, s’accrochait au bordage de l’embarcation et s’efforçait de l’enjamber. Peut-être y fût-il parvenu, si la femme du Ticuna n’eût saisi la lance de son mari et ne l’eût plongée à deux mains dans la gorge du tigre qu’elle embrocha comme un poulet ; l’animal retomba à l’eau, se débattit quelques minutes, puis le pal et l’asphyxie eurent raison de lui.