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Page:Le Tour du monde - 18.djvu/161

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Abatage du guano. — Dessin de A. de Neuville, d’après une photographie.


LES ÎLES CHINCHA,


PAR M. L. SIMONIN.


1860. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.


LE VOYAGE.


Pourquoi j’étais au Chili en 1860. — La mer Pacifique. — Les steamers anglais. — Les Français en Amérique. — Cadenac, musicien et négociant. — De Valparaiso aux Chincha. — Le nitre péruvien. — Les caballitos et les balanzas. — Arrivée aux Chincha.

J’ai vu deux fois les îles Chincha en 1860. La première, en allant de Californie au Chili ; la seconde, en retournant du Chili en Europe. Je n’ai donc que l’embarras du choix pour prendre la route qui y mène, et nous partirons, si le lecteur veut, du Chili.

J’étais allé dans cette lointaine république, au commencement de 1860, pour occuper à l’Institut national de Santiago la chaire d’exploitation des mines et de métallurgie. Bien que le Chili fût alors et soit encore aujourd’hui, parmi toutes les républiques hispano-américaines, la plus tranquille, la plus avancée, je ne pus m’empêcher de faire le parallèle entre cet ancien État de l’Amérique du Sud et celui que je venais de quitter dans l’Amérique du Nord, la jeune et vigoureuse Californie[1].

Ce parallèle était loin d’être en faveur du Chili. D’une part, j’avais trouvé l’esprit anglo-saxon, son indomptable énergie, avec toutes ses audaces ; de l’autre, je rencontrais l’esprit castillan, calme, méticuleux, jamais pressé. Là-bas la diffusion la plus grande des

  1. Voir le Tour du Monde, année 1862.