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Page:Le Tour du monde - 18.djvu/97

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La fin du paria. — Dessin de A. de Neuville, d’après une peinture japonaise.


LE JAPON,


PAR M. AIMÉ HUMBERT, MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE DE LA CONFÉDÉRATION SUISSE[1].


1863-1864. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.


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Les Matsouris.

Une ingénieuse machination des gouverneurs des affaires étrangères du Taïkoun faillit brusquer, d’une façon peu courtoise, la fin de notre premier séjour à Yédo.

Il s’agit de l’événement que M. le capitaine de frégate Layrle rapporte avec une bienveillance par trop flatteuse pour ma personne, dans l’un de ses excellents articles de la Revue des Deux-Mondes sur le Japon en 1867. Je me garderais de toucher à ce sujet, ne fût-ce que sous forme de rectification, s’il ne me paraissait particulièrement propre à caractériser la politique d’expédients qui a signalé le règne éphémère du dernier Taïkoun de la dynastie des princes de Ksiou, le malheureux Minamoto Jyémotsi, auquel a succédé le Stotsbaschi, fils du prince de Mito.

Le gouvernement taïkounal s’était engagé par écrit à conclure un traité avec la Suisse. Lorsque je me présentai pour recueillir l’effet de cette promesse, les ministres japonais objectèrent que des circonstances impérieuses en exigeaient l’ajournement. Il est vrai qu’à cette époque les conséquences politiques et économiques de l’établissement des Européens au Japon indisposaient, de plus en plus, les grands dynastes féodaux. Le Mikado, sous la pression des mécontents, se refusait à sanctionner les conventions internationales auxquelles le Taïkoun avait souscrit. Il n’était question à la cour de Kioto que de provoquer la fer-

  1. Suite. — Voy. t. XIV, p. 1, 17, 33, 49, 65, 305, 321, 337 ; t. XV, p. 289, 305, 321 ; t. XVI, p. 369, 385, 401 ; t. XVIII, p. 65 et 81.