Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/184

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que ja ne fait à nommer, qui put tant ordement que la pueur en va au ciel et bestourne tout le ciel et toute l’ordre de nature. Sy en furent VII cités arses de fouldres puans pour ce que ilz usoient de l’orde ardeur du feu de luxure. Car qui le povoit faire si le faisoit et s’en efforçoyt de le faire, sans y garder loy ne raison de nature, et tout aussy comme leurs cuers estoient ars et espris de celluy vil perchié et feu de luxure, nostre Seigneur les ardy eulx et tous leurs biens par fouldres de feu et de souffre, qui tant est horrible et puant. Et ainsi, l’une chaleur attrait l’autre, et ce fut la vengence et la pugnicion de Dieu le père. Si est bel exemple comment l’en se doit garder du feu de luxure fors du fait de mariage, qui est commandement de Dieu et de sainte Église. Après ce que la femme Loth regarda derrières elle pour veoir le tourment des pecheurs qui perissoient par celluy feu de fouldre, et si fist contre le commandement de Dieu et la deffense qui luy avoit esté faite, et fust signifiance à ceulx que Dieux delivre de peril et oste par fois de pechié mortel, c’est à ceulx à qui il donna grace de eulx confesser et de repentir, et quant ilz sont nettoiez et confessez, et que l’en leur a deffendu qu’ilz ne regardent point derrière eulx, c’est à dire que ilz ne retournent plus en pechié et que ilz se gardent nettement dorenavant, et puis ilz retournent arrière à leur pechié, ou en fait ou en dit, et se remettent arrières au peril et en l’ordure où ilz estoient, tant que ilz devendront pierre, et neant, et plus que neant, si comme elle fist. Je vouldroye que vous sceussiez l’exemple de la dame qui laissa son seigneur, qui estoit moult bel chevallier, et s’en ala avecques un