Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

moigne, et les frères d’elle la poursuyvoient, et la quistrent tant qu’ilz la trouvèrent la nuit couchiée avecques le moigne. Si coppèrent les choses du moigne et les jettèrent au visaige de leur suer, et puis les mistrent tous deux en un grant sac, et grant foyson de pierres dedens, et les jettèrent en un estanc, et ainsi furent tous deux perilz ; car de mauvaise vie mauvaise fin : car c’est un pechié qui convient que une fois soit sceu ou pugny.




Chappitre LVe
Des filles Loth


Encore vous diray-je un exemple des filles Loth, comment l’ennemi les tempta vilainnement. Elles virent leur père tout nu sans braies ; si furent toutes deux temptées de sa compagnie, et s’entredescouvrirent leur fait, et vont entreprendre à enyvrer leur père ; si le festoyèrent et le firent tant boire que il fut yvre, et lors elles se couchièrent et si se mistrent delez lui et l’esmurent à fornication, et tant qu’il les despucella toutes deux, car il cuidoit que ce feussent autres qu’elles, et ainsi feut deceu par vin. Si est moult perilleux pechié de gloutonnie que de vin, et en avient moult de maulx ; et toutesfoiz elles engrossèrent toutes deux et eurent deux fils, dont l’un eut nom Moab et l’autre Amon, dont les païens et la mauvaise loy descendit d’eulx. Et moult en vint de maulx par celluy pechié. Et dist