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Page:Lorin - L'air et la vitesse, 1919.djvu/81

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L'Air et la Vitesse


ment plus ou moins accentué (on pourrait citer dans le domaine de l’aviation maints exemples d’arrêts extrêmement brusques restés inoffensifs).

Il serait téméraire d’assigner à ces deux limites, des chiffres précis. Le problème est seulement posé, il n’est pas résolu et il relève du domaine de la physiologie. L’expérience, tentée sur l’animal, se rapprochant autant que possible de la conformation et de la masse de l’homme, serait extrêmement intéressante[1]. On peut imaginer un certain nombre de dispositifs ; l’un d’eux qui semble assez simple dérive de la chute libre : le sujet d’expérience est suspendu par un câble s’enroulant sur un treuil et, pendant la descente, celui-ci est brusquement freiné ; les percussions, les courses de freinage et les vitesses sont automatiquement enregistrées par des dispositifs, extrêmement simples, qui ont été décrits dans l’Aérophile.

L’intérêt de ces recherches serait, non seulement de déterminer les percussions qu’il ne faut pas dépasser, mais également la position et les dispositifs d’arrimage optima qu’il convient d’adopter pour le personnel. Cette position et ces dispositifs, suivant qu’ils sont plus ou moins judicieux, influent favorablement ou défavorablement et probablement dans une proportion importante sur le maximum admissible pour les percussions. C’est que le corps humain est une construction extraordinaire : bien délicate, bien fragile dans certaines circonstances, il résiste prodigieusement dans d’autres plus favorables. N’a-t-on pas vu un homme supporter une automobile chargée de quatre personnes ? Il s’agissait évidemment, d’un sujet particulièrement résistant, d’un hercule, mais, toutes proportions gardées, un malingre réaliserait encore un bel exploit dans le même ordre de choses. Il faut remarquer qu’ici, il ne s’agit, pas d’un choc, mais d’un

  1. Là encore il faut rappeler la loi de l’échelle. Un essai sur des cobayes réussirait très facilement et… ne prouverait rien du tout.