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L'Air et la Vitesse


effort continu : nous ne sommes pas en dynamique, mais en statique. Toutefois, la considération de la percussion, ou de la force instantanée d’inertie, ramène le cas de la dynamique à celui de la statique et permet, dans une certaine mesure, une assimilation à ce dernier cas.

Voici un homme de 100 kilogrammes, couché horizontalement, qui supporte une charge de 1500 kilog. En supposant la charge uniformément répartie, ce qui n’est pas le cas, il subit une réaction qui est l’analogue d’une percussion de 15. Il y a assimilation complète avec le cas de l’amortissement, en ce qui concerne le système des forces extérieures, mais il n’en est pas de même en ce qui concerne le système antagoniste qui, dans le cas statique, est constitué par les réactions du point d’appui : en l’espèce, le plancher et les matelassures qui supportent le sujet couché et, dans le cas dynamique, par les forces d’inertie développées pendant le freinage dans le corps du sujet. Dans le cas statique, le corps est comprimé entre un système d’action et de réaction égales et directement opposées, et ses organes intérieurs, dans les régions où l’enveloppe est rigide, restent en repos. Ainsi, par exemple, si une partie de la charge est supportée par le crâne, l’action portant sur le front et la réaction sur la partie arrière du crâne dans le cas statique, le cerveau, enfermé dans sa boîte rigide et indéformable (jusqu’à une certaine limite) ne subira aucune percussion et aucun effort, il restera au repos ; tandis que, dans le cas dynamique, la pression extérieure sur le front fera équilibre non seulement aux forces d’inertie de la boîte crânienne, mais également à celles qui seront développées dans le cerveau.

Pour les charges portant sur des parties du corps non rigides, déformables, comme la ceinture, il y a, au contraire, assimilation presque complète, car alors, dans le cas statique, les organes intérieurs, comme l’intestin, supportent en partie la pression.