Page:Louis Bethléem - La littérature ennemie de la famille, Librairie Bloud & Gay, 1923.djvu/88

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l’adolescence. Avec les meilleures intentions du monde la discrimination sera parfois délicate : il nous arrive d’y échouer dans nos programmes scolaires.

« Tout de même, l’enfant doit pouvoir passer dans la rue, devant les kiosques et les affiches, étudier un ouvrage de programme sans être aguiché, troublé dans sa pudeur, attiré vers le mal. S’il faut choisir, c’est son droit qui est le premier.

« Mais l’art ne perdra rien à ne pas proposer certaines œuvres à ceux qui ne les comprennent pas encore ; les chefs-d’œuvre ne gagnent rien à des admirations qui les méconnaissent. Leur droit sera donc entier. Ce qu’on met sous la protection de l’art, c’est un besoin de lucre et de réclame malsaine. Aucun homme de bonne foi ne s’y trompe, s’il y veut regarder.

« … La provocation à la luxure est, pour l’enfant, pire que l’exemple du vol. Personne ne la nie au-delà de certaines limites, jusqu’à l’aberration. C’est l’enfant d’abord qu’il faut garantir. Ainsi posée, la question ne comporte pas de controverse, et il n’y a pas d’antinomie de droits.

« … Nous n’aimons pas assez l’enfant ni la justice, parce que nous ne comprenons pas. Tous ces attentats à la pureté des enfants, tous ces entraînements