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MÉMOIRES DE MADAME DE BOIGNE

intérêt à ma belle-sœur ; elle envoyait d’heure en heure demander de ses nouvelles, et un de ses valets de pied attendait la naissance de l’enfant pour aller la lui dire.

Je me rappelle avoir assisté, le surlendemain, à la grande réception de nouvel an au Palais-Royal et y avoir été assaillie des compliments, en apparence sincères, de tous les gens que je connaissais et même de beaucoup sur les figures desquelles j’avais peine à mettre un nom. Peut-être voulut-on, dans cette occasion, faire compensation à l’explosion de malveillance qui avait éclaté au sujet du mariage de mon frère. Aucun de nous ne pensa à faire reproche à Jeanne d’être une petite fille.

Deux ans et demi après (le 24 juin 1829), nos vœux furent comblés par la naissance de son frère, Rainulphe d’Osmond, à qui ces récits de la vieille tante sont destinés. S’il tient ce qu’il promet à huit ans, il y a espoir qu’il deviendra un homme distingué.