chap. 2e.
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CONSIDÉRATIONS SUR LES DÉBRIS DES ANIMAUX.
Nous allons présenter ici, pour exemple, le
détail des dépenses fixes et des profits, pendant une
année, dans un établissement de laiterie aux
environs de Paris, où tout est conduit avec
économie et intelligence, et qui débite journellement
son lait dans la capitale.
Dépenses.
20 vaches du poids moyen de 300 kil., à raison de 250 fr., prix moyen par tête, au total 5,000 fr.
1o Intérêt de cette somme à raison de 5 p. % par an
2o Intérêt de cette même somme pour chances, maladies, épizooties et dépérissement annuel à raison de 10 p. % par an
3o Nourriture tant en foin qu’en fourrage vert, racines, tubercules et résidus de fécalerie à raison de 53 c. par jour et par tête de vache
4o Paille consommée et litière, à raison de 3 kil. par jour et par tête, et au prix de 18 fr. les 500 kil.
5o Loyer de la vacherie, de la grange, de la laiterie, impôt compris
6o Ustensiles divers pour la laiterie, à raison de 300 fr., intérêt de cette somme à 20 p. % pour détérioration, casse, etc.
7o Un taureau coûtant annuellement en nourriture, intérêt du prix d’achat compris
8o Un vacher et une servante pour la laiterie à raison de 150 fr. chaque par an
9o Nourriture de ces deux serviteurs sur le pied de 70 c. par jour
10o Soins du vétérinaire, médicamens, etc.
11o Sel pour les vaches à raison de 30 gram. (1 once) par jour et par vache
12o Frais de transport du lait
Recettes.
200 voitures de fumier frais de 600 kil. chaque à raison de 1 fr. 75 c.
20 veaux vendus après leur naissance à raison de 10 fr
37,234 litres de lait débité à Paris à raison de 30 c. le litre
Nous puisons un second exemple dans
l’excellent mémoire que M. Grognier a donné
sur le bétail de la Haute-Auvergne, et particulièrement sur la race bovine de Salers.
Ces animaux, généralement d’une belle taille,
sont dirigés sur les montagnes ou pacages
vers la fin de mai, et en descendent vers les
premiers jours d’octobre. Après y être restés
ainsi pendant environ 160 jours, ils redescendent
dans les plaines et sont introduits
dans les prés, où ils restent la nuit comme le
jour pendant environ un mois. Ils rentrent
ensuite à l’étable, où l’hivernage dure 4½ à 5
mois, au bout desquels ils sortent pour pâturer
pendant un mois les mêmes prés qu’à
l’automne avant de se rendre sur la montagne.
Une bonne vache de montagne, à Salers, vaut 130 fr., dont l’intérêt à 10 p. %, y compris les chances et non-valeurs, est de
25 quintaux métriques de foin pour l’hivernage, récoltés sur les propriétés du pasteur, à 2 fr. le quintal métrique
Estivage ou pâture sur la montagne, sur la propriété du pasteur
Dépaissance dans les prés pendant environ 50 jours aux mêmes conditions
Produits.
Un quintal métrique de fromage produit sur la montagne
Un veau que la vache nourrit seule jusqu’à 2 mois
Plus-value du veau que 2 vaches nourrissent sur la montagne tout en faisant du fromage, 40 fr.; pour chacune
Beurre de montagne ou de petit-lait. 6
Nourriture d’une portion des cochons attachés à la vacherie
Fumier pendant l’hivernage 15
Production du lait pendant l’hivernage
Lait qu’on tire avant la mise-bas à l’étable
Balance en bénéfice, ou produit net d’une vache à Salers
F. M.
Section 1re. — Considérations sur les débris des animaux.
Toutes les industries qui s’occupent du
traitement des substances animales en France
manquent de matières premières ou s’en
procurent à grands frais chez les nations
étrangères ; presque en aucune localité les
substances animales ne suffisent à l’engrais
de nos terres, et partout, sans exception,
elles peuvent y être avantageusement employées.
Cependant, ces matières utiles sont incomplètement
recueillies dans les lieux où
se presse une forte population agglomérée,
et totalement perdues dans la plupart des