Page:Marcellin, Jornandès, Frontin, Végèce, Modestus - Traductions de Nisard, 1860.djvu/215

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Leurs villes principales sont Oenumie, Musie, Charax, Apamée, Artacane et Hécatompyle. De cette dernière aux portes Caspiennes règne un développement de côtes de mille quarante stades.

(44) La population, dans toute cette contrée, est belliqueuse. À ses yeux le suprême bonheur est de mourir en combattant ; et la mort naturelle est quelque chose d’ignoble et de lâche.

(45) Les Parthes ont, à l’est, l’Arabie heureuse, ainsi nommée parce qu’elle abonde en grains et troupeaux, en palmiers et en parfums de toute espèce. Baignée à droite et dans sa plus grande longueur par la mer Rouge, à gauche par la mer Persique, elle fait jouir ses habitants du bienfait d’une double navigation.

(46) Elle possède une multitude de ports et de havres, offrant toute sécurité aux navires, des marchés multipliés, et plusieurs résidences royales du caractère le plus imposant et le plus magnifique. Elle abonde en eaux thermales de vertu renommée, en fleuves et rivières de marque. Enfin la température y est si salutaire, qu’il semble ne rien manquer à ce peuple pour être heureux.

(47) Partout des champs fertiles, des vallées délicieuses, des villes sans nombre, tant maritimes qu’intérieures, parmi lesquelles cependant se distinguent encore Géapolis, Nascos, Mariba, Nagara, Maepha, Tarphara et Dioscuride. Elle possède aussi dans les deux mers quantité d’îles dont je supprime l’énumération. Mais il faut citer Organa, où s’élève, dit-on, un magnifique temple de Sérapis.

(48) Plus loin commence la grande Carmanie, dont les plateaux élevés s’étendent jusqu’à la mer des Indes : terre abondante en grains, en fruits et en troupeaux, mais moins vaste et moins célèbre que l’Arabie, quoique également bien arrosée, et d’une végétation aussi riche.

(49) Ses fleuves les plus renommés sont le Saganus, le Saralus et l’Hydriaque. On y compte peu de villes, mais elles sont belles et bien peuplées. On remarque dans le nombre Kirman, capitale du pays, Portospane, Alexandrie et Hermoupolis.

(50) Plus au nord on rencontre l’Hyrcanie, que baigne la mer de ce nom. Sol maigre, et qui fait périr la semence qu’on lui confie. Aussi l’agriculture n’est-elle guère pratiquée dans ces régions : c’est de gibier qu’on s’y nourrit, et le gibier y pullule. On y voit des tigres par milliers, ainsi qu’une variété infinie d’autres bêtes fauves. J’ai dit plus haut comment on s’y prend pour leur donner la chasse.

(51) La charrue n’est cependant pas absolument ignorée dans ce pays. Certaines parties moins stériles sont mises en culture. Dans quelques terrains qui leur sont favorables, se montrent des arbres à fruit. Mais les habitants tirent principalement leur subsistance du commerce maritime.

(52) Ils ont deux rivières de nom historique, l’Oxus et la Machéra. Il arrive souvent que les tigres, poussés par la faim, les passent à la nage, et désolent à l’improviste la rive ultérieure. L’Hyrcanie compte cinq villes d’une certaine importance : deux maritimes, Socande et Saramame ; et trois enfoncées dans les terres, Asmyrne, Salé et Hyrcana, qui est la plus considérable.

(53) Avançant encore vers le septentrion, on trouve, dit-on, les Abies, nation religieuse qui foule aux