Page:Marcellin, Jornandès, Frontin, Végèce, Modestus - Traductions de Nisard, 1860.djvu/728

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continue, à cause des béliers qui battraient trop aisément en brèche ; mais, par le moyen des tours placées dans le rempart assez près les unes des autres, leurs murailles présentaient des parties saillantes et rentrantes. Si les ennemis veulent appliquer des échelles ou approcher des machines contre une muraille de cette construction, on les voit de front, de revers, et presque par derrière ; et ils sont comme enfermés au milieu des batteries de la place, qui les foudroient.

chapitre iii.
Comment on lie à la muraille la terre tirée du fossé.

Pour donner la plus grande force à un rempart, voici comment on le construit : On élève deux murs parallèles, à vingt pieds l’un de l’autre ; dans cet intervalle, qui sera l’épaisseur du rempart, on jette la terre qu’on a tirée du fossé, et on la foule à coups de batte. Les deux murs ne se font point de même hauteur : celui qui regarde l’intérieur de la place doit être beaucoup plus bas que l’autre, afin que l’on puisse pratiquer une pente douce et aisée pour monter de la ville à ses défenses. Il est difficile à un bélier de ruiner un mur qui est soutenu par des terres ; et quand par hasard il emporterait les pierres, cette masse de terre foulée résisterait encore à ses coups, comme une véritable muraille.

chapitre iv.
Des herses et des portes, et comment on les garantit du feu.

Il s’agit de garantir les portes des feux qu’on y peut jeter. Pour cet effet, on les couvre de peaux fraîches ou de lames de fer ; mais cela ne vaut pas l’invention des anciens, qui est d’ajouter devant les portes un réduit, à l’entrée duquel on met une herse suspendue avec des cordes ou des chaînes de fer : et si les ennemis s’avisent d’entrer, la herse tombe sur eux, les enferme, et les livre aux assiégés. Cependant il faut encore que la muraille au-dessus de la porte soit construite en mâchicoulis, afin de verser de l’eau, et d’éteindre le feu, s’il était à la porte.

chapitre v.
Des fossés.

Il faut faire devant les places des fossés très larges et très profonds, afin que les assiégeants ne puissent pas facilement les combler, et que les eaux qui y sont, venant à regorger dans leurs mines, les empêchent de les continuer. La profondeur des fossés et les eaux sont les deux grands obstacles à ces travaux souterrains.

chapitre vi.
Comment on se couvre contre les flèches des assiégeants.

Comme il est à craindre que la grande quantité de flèches que peuvent tirer les assiégeants