Par delà la ville de Conigangui, après une journée de chemin et allant vers le septentrion, on trouve la ville de Panchi (Pao-ying) grande, belle et bien marchande ; elle abonde en soie et en toutes choses nécessaires à la vie ; la monnaie du Grand Khan a cours dans cette ville. Le chemin qui mène de Conigangui à Panchi est pavé de belles pierres, à droite et à gauche[1], et il n’y en a point d’autre pour entrer dans la province de Mangi. De cette ville de Panchi jusqu’à Chain (Pao-yeou), il y a une journée de chemin ; c’est aussi une belle ville ; il y a quantité de poisson, de bêtes fauves et d’oiseaux pour la chasse.
À une journée de là, on vient à la ville de Tingui (Toung-tchéou), qui, quoiqu’elle ne soit pas fort grande, a cependant en abondance toutes les choses nécessaires à la vie : car il y a ici beaucoup de vaisseaux, vu qu’elle n’est pas loin de l’Océan. Dans l’intervalle de cette ville à la mer il y a plusieurs salines, auprès desquelles cette ville est bâtie. En sortant de Tingui, à une journée de chemin, en allant vers le septentrion, on trouve une fort belle ville nommée Zanguy (Yan-tchéou), située dans le plus beau pays du monde, et qui a vingt-sept autres villes sous sa dépendance. Et moi, Marco, j’ai commandé dans cette ville pendant trois ans par ordre du Grand Khan.
- ↑ Chaussée qui suit le canal Impérial. (P.)