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LE COMTE DE MONTHOLON

commandant — grade de colonel ; le 28 mai, par lettres patentes de cette date, il fut nommé comte de Sémonville sur transmission du titre de son beau-père ; le 15 août, il reçut une dotation de 4.000 francs sur les biens réservés en Hanovre au Domaine extraordinaire ; le 21 décembre, il fit partie de la grande promotion des chambellans. Voici en quels termes, après avoir énuméré ses titres, il avait posé sa candidature : « Le délabrement de sa santé, suite des fatigues de la guerre, ne lui permettant pas de continuer à servir activement, il sollicite l’honneur d’être attaché à la Maison de S. M. l’Impératrice qui l’honore de sa protection. »

Là semblait devoir s’arrêter sa carrière militaire. Quelle avait-elle été et pour être à vingt-six ans colonel ne fallait-il point qu’il se fût signalé ? En effet, il a dit que, à léna, il avait été blessé en chargeant avec Auguste Colbert : ses états de service ne le mentionnent pas. Le marquis de Colbert qui recueillit — avec quelle passion ! — les Traditions et Souvenirs de son père, n’en sait rien. Il a dit que, à Heilsberg, il avait sauvé d’une destruction totale quelques bataillons de la division Savary ; il n’y avait pas de division Savary ; il y avait la brigade des Fusiliers de la Garde dont Savary, aide de camp de l’Empereur, venait à l’instant de recevoir le commandement et, nulle part, Savary, dans ses Mémoires, ne fait la moindre allusion à Montholon. De même, à Eckmühl, il avait chargé à la tête de la cavalerie wurtember-