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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

geoise ; à Madrid, à la tête des Marins de la Garde, il avait repris l’arsenal, pour quoi il avait été fait baron de l’Empire avec 5.000 francs de dotation et officier de la Légion ; à Wagram, il s’était signalé au point que l’Empereur l’avait nommé comte de l’Empire et l’avait attaché comme chambellan à sa personne. Nulle de ces assertions ne se trouve confirmée ni par un document officiel, ni même par un témoignage ; la plupart sont formellement contredites. M. de Montholon avait obtenu, grâce à son beau-père, un avancement singulièrement rapide, mais aucun de ses grades n’avait été conféré sur le champ de bataille, aucun n’avait été la récompense d’une action d’éclat.

Si cet adjudant-commandant de vingt-six ans avait eu derrière lui un si magnifique passé, on peut douter qu’il eût sacrifié l’avenir à une place de chambellan. Il est exact qu’il reçut le titre de comte, grâce à un majorat qu’avait établi en sa faveur M. de Sémonville ; il est exact qu’il fut, grâce à la protection de l’impératrice Joséphine, nommé chambellan, mais toutes ses autres allégations — toutes sans exception — sont contredites par les pièces officielles.

Durant les années 1810 et 1811, il fit quelque service comme chambellan, mais il ne fut point employé ni distingué dans les grandes cérémonies ; il fut seulement détaché près de l’oncle de la nouvelle impératrice, le ci-devant grand-duc de Toscane, devenu, par la grâce de Napoléon, grand-duc