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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

écrit-il, de la justice de Votre Excellence, la décoration de commandant de la Légion d’honneur. J’ose espérer que vous daignerez ne pas la refuser à mes longs services et surtout à mon ancienneté de grade d’officier de la Légion d’honneur. » Officier ? M. de Montholon est porté comme membre de la Légion d’honneur du 14 mars 1806 dans ses états de service ; il prend cette qualité de membre de la Légion dans son acte de mariage, en 1812 ; il est désigné comme simple légionnaire sur toutes les listes antérieures à 1814 ; il faut croire que tout le monde s’y était trompé — et lui-même.

Il n’eut point la cravate de la Légion et pas davantage un département ; il fut invité à ne point paraître à la Cour ; il se trouva exclu de tout, mis en quarantaine et singulièrement mortifié. Ce pourquoi, avec sa femme, accouchée — plus régulièrement — le 28 novembre 1814, d’un second fils, Charles-François-Frédéric, il disparut et s’en alla vivre à la campagne.

Lorsque l’Empereur arriva, il se compromit par un acte désespéré : il alla au-devant de lui, le rejoignit, a-t-il dit, dans la forêt de Fontainebleau, lui donna des renseignements sur ce qui se passait à Paris et sur les dispositions des troupes réunies à Villejuif, et il assuma le commandement des régiments qui rejoignaient : 4e et 6e lanciers, 1er  et 6e chasseurs. De cela aucune trace ; mais ailleurs il écrit : « Depuis le retour en France de Votre Majesté, jusqu’à l’arrivée à Paris, j’ai cherché l’occa-