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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

chirurgie, et le grand maître l’aurait nommé prosecteur d’anatomie attaché à l’Académie de Pise avec résidence à Florence. Ce qui paraît positif, c’est qu’il était devenu l’aide du professeur Mascagni pour ses travaux anatomiques et que, après la mort de ce savant, une « Société d’Amis des Arts et de l’Humanité », dont faisaient partie plusieurs Anglais, ayant entrepris de publier, au profit de la famille de Mascagni, ses œuvres posthumes, le chargea de surveiller l’impression et de corriger les épreuves. Antommarchi connaissait un certain Simon Colonna di Leca, qui avait été intendant à Aquila, sous Murat, et qui, depuis 1814, s’était attaché à Madame mère, près de laquelle il faisait fonction de chambellan ou de chevalier d’honneur. Ce Colonna, étant Corse, avait l’entière confiance de Fesch ; et lorsque, pour diverses raisons, le cardinal résolut d’éliminer Foureau de Beauregard, qui s’offrait et que tous les fidèles de l’Empereur recommandaient, il fit écrire par Colonna à Antommarchi, lequel comprit aussitôt le parti qu’il tirerait de cette aubaine. Les scrupules lui étaient inconnus, comme la ligne de son devoir ; sa culture générale était au niveau de sa science médicale ; mais il ne doutait de rien et se tenait égal à tous, à Montholon, au grand maréchal, même à l’Empereur, parlant à chacun sur un ton de familiarité choquante et s’arrogeant même la supériorité. Cet homme haïssable ne fut d’aucune ressource pour l’Em-