Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/452

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
434
NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

ques shillings comme jadis pour des millions ; sans doute comptait-il avec M. de Montholon ; certainement il comptait avec Gourgaud et l’on a le livre de son maître d’hôtel Pierron avec les additions refaites de sa main et le change des monnaies établi ; on a le livre de son valet de chambre, Marchand, dont il a fait son trésorier et qui cherche à économiser sur le courant des dépenses pour augmenter de quelques milliers de francs la caisse de réserve : ainsi, jadis, avait-il, en rognant sur les dépenses de la Maison, mis de côté ce trésor de trois cents millions avec lequel, durant la Campagne de France, il soutint la défense nationale. Ainsi le trouve-t-on pareil dans les grandes choses et les petites, et son caractère n’a pas plus de variation que ses habitudes. Dans ce microcosme on étudie de plus près celles-ci et celui-là et l’on saisit plus exactement certaines façons qu’il a de penser et d’agir.

L’Empereur n’admet point que les quatre grands événements de l’existence humaine s’accomplissent sans l’intervention de la religion et l’assistance du prêtre. C’est lui qui, aussitôt après la mort de Cipriani, a réclamé, « pour ne pas mourir comme un chien », un prêtre catholique ; le prêtre, les prêtres que Fesch a choisis sont stupides, mais ils sont des prêtres et, parce qu’ils sont des prêtres,