Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/122

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Certes, nous ne pouvons plus aujourd’hui adopter sans restrictions l’opinion des historiens grecs et des prêtres de Saïs ; l’étude de la langue et des croyances égyptiennes nous amène forcément à conclure que les Retou, les Égyptiens d’autrefois, avaient des attaches sémitiques[1]. Mais, puisque ni Libyens ni Sémites purs n’ont jamais su créer de civilisation élevée et durable dans cette même région de l’Afrique, il ne serait pas difficile de retourner la thèse de notre auteur et d’affirmer que les races blanches, les privilégiées de l’histoire, ont eu aussi besoin du sang réprouvé des nègres, et que, non fécondées par ce bienfaisant mélange, elles sont condamnées à la stérilité. Les Aryens de l’Europe ne seraient jamais devenus ce qu’ils sont de nos jours, si, par l’intermédiaire des Phéniciens et des Hellènes, ils n’avaient reçu en temps opportun le précieux héritage de cette admirable civilisation égyptienne, produit de métissages franchement nègres et négroïdes.

Passons maintenant à cette autre civilisation puissante qui nous a fait des legs non moins précieux, et qui, sous plus d’un rapport, pourrait disputer à la vallée du Nil la palme de la priorité, j’ai nommé la Mésopotamie. Au seuil de l’histoire, nous y trouvons cette même fusion de sang et de races que le tableau de la nécropole thébaine nous a permis de constater en Égypte. Bien avant l’appa-

  1. G. Maspéro, Histoire ancienne des peuples de l’Orient.