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rition de l’élément aryen (seul de tous les assyriologues français, anglais et allemands, M. Halévy conteste la présence de l’élément touranien en Mésopotamie), Soumirs et Accads[1], c’est-à-dire Touraniens jaunes et Sémites blancs, ont collaboré à cette grande civilisation, mais ils avaient été précédés dans la basse Chaldée par ces populations à peau plus foncée encore que celle de beaucoup de nègres, les Kouchites de nos archéologues et de nos ethnographes. Or, d’après l’opinion des plus accrédités de nos savants, c’est à ces noirs que revient l’honneur d’avoir ouvert la voie où devaient courir leurs successeurs[2].

Franchissant la triple et presque inexpugnable barrière des montagnes de Salomon, transportons-nous de l’occident à l’orient, entrons dans cette Inde où le plus noble rameau de la race privilégiée des Aryas fit sa première apparition sur l’arène historique. À leur arrivée dans le Chapta Gaudava, le Pandjab actuel, les Aryo-Hindous y trouvèrent déjà une civilisation plus avancée que la leur. M. Emile Burnoul[3] en voit la preuve dans la prière que les chantres védiques adressent sans cesse à leurs divinités, de remettre dans leurs propres

  1. J. Oppert tient les Soumirs pour Touraniens ; les Anglais et Fr. Lenormant considèrent les Soumirs comme Kouchites et voient des Touraniens dans les Accads. Tous sont d’accord sur la présence de ces deux éléments en Mésopotamie depuis les temps les plus reculés. Cf. aussi M. Hamy, Bull. de la soc. d’anthropologie de Paris, 1873, p. 34-36.
  2. G. Maspéro. Fr. Lenormant, ouvrages cités.
  3. Essai sur le Véda.