Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/124

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mains les biens des Dacyas, leurs vaches, leurs chevaux, leur or, leurs parures, et de donner leurs terres à l’Arya.

Toutes ces bonnes choses convoitées par les poètes védiques, n’étaient point — les recherches modernes nous portent à le croire — le fruit des travaux des Dacyas jaunes, des envahisseurs touraniens qui les avaient précédés sur les rives de l’Indus ; elles appartenaient à une population indigène, très bien distinguée de ceux-ci dans les poèmes épiques, mais que le Ramayana confond avec les singes. Ces indigènes dravidiens avaient la peau noire[1], et, d’après une étude récente de M. Julius Lippert[2], seraient simplement un rameau de cette même race kouchite, déjà rencontrée en Égypte et en Mésopotamie, et qui ne se différencierait des nègres que par sa chevelure moins laineuse et moins crépue : cette diminution de l’ulotrichie suffirait-elle pour séparer les Kouchites des nègres proprement dits et pour les classer sous la rubrique moins « réprouvée », mais plus indécise, de « négroïdes » ?

Du reste, pour se représenter le type nègre comme celui d’une famille bien définie du genre humain, il faut n’avoir pas vu de près les populations de l’Afrique. Tous ceux qui ont étudié « sur le

  1. E. Burnouf, ouv. cité. Quatrefages, Matériaux pour servir à l’histoire de l’Homme.
  2. Kulturgeschichte der Menschheit in ihrem organischen Aufbau.