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Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/125

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vif » l’ethnologie du Continent noir, Livingstone, Stanley. W. Reade, Werner Munzinger, Ad. Rastian, Rob. Hartmann, Casalis, G. Fritsch, etc., s’accordent à reconnaître l’impossibilité absolue de tracer une limite précise entre les nègres et les non-nègres. G. Fritsch, notamment, dans son ingénieux projet d’une classification nouvelle de l’humanité[1], envisage les Méditérannéens, les Mongols et les Nigritiens, c’est-à-dire les blancs, les jaunes et les noirs du Dr Letourneau, comme des variétés issues d’une souche commune qu’il appelle Homo primitivus migratorius, par opposition à l’Homo primitivus sedentarius, l’ancêtre présumé des populations australiennes et océaniennes, des Papouas, Dravidas, Aïnos, Khoïn-Khoïn ou Hottentots. Or, puisque la faculté de migration, qui suppose une élasticité organique et une facilité d’adaptation aux divers milieux, constitue un avantage réel de « l’homme migrateur » sur « l’homme sédentaire », les nègres, les « réprouvés » du Dr Letourneau se trouvent subitement portés par M. G. Fritsch, c’est-à-dire par le connaisseur le plus accrédité du monde cafre ou bantou, au rang des « élus », d’un des groupes privilégiés de la famille humaine.

Malgré tout ce qui précède, admettons un instant que les diverses races soient, de par l’hérédité, douées d’aptitudes spécifiques nécessaires pour

  1. Venhandlungen des Geselschaft für Erdkunde zu Berlin, VII, 1881.