Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/289

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embusqué dans sa forteresse de Suse[1], au confluent des deux branches maîtresses du Khoaspès[2]. Cette contrée d’Élam ou de Susiane a eu ses jours de gloire, et, depuis les temps anciens, son nom se trouve intimement lié à l’histoire de Babylone ; mais nous ne connaissons point de civilisation élamite autre que celle de la Chaldée[3]. Les villes méridionales de la Susiane, là où pouvaient monter les inondations, se distinguaient à peine des autres cités tributaires de Larsam, Our, Barsip, Bab-Ilou, Sippar, les grandes capitales du bas pays. Dès les plus vieilles et confuses traditions de l’Asie antérieure, les rois de l’Élam semblent tous taillés sur le modèle de Khodour-Lahomor, le contemporain d’Abraham : « Il prit toutes les richesses de Sodome et de Gomorrhe et tous leurs vivres ; puis il se retira. Il prit aussi Lot, fils du frère d’Abraham, qui demeurait à Sodome, et tout son bien, puis il s’en alla[4]. » S’abattant comme des oiseaux de proie sur les opulentes cités de la plaine pour en piller les trésors, ils apportent à l’histoire de la Chaldée l’élé-

  1. Cf. Loftus, Chaldæa and Susiana.
  2. Hérodote, V, 54, et les auteurs classiques des temps postérieurs attribuent la fondation de Suse à Memnon, probablement l’Oumam, l’un des six dieux principaux de la mythologie élamite. — Cf. Fr. Lenormant, De la magie chez les Chaldêens.
  3. « Cet État n’a joué dans l’ensemble qu’un rôle assez médiocre : il ne fut jamais qu’une forme secondaire et comme un rameau détaché de l’art chaldéen. » Perrot et Chipiez. Histoire de l’Art dans l’antiquité, t. II.
  4. Genèse, chap. xiv, 11, 12.