ne voulaient pas se laisser piller. Témoin les inscriptions de Kouyoundjik. Un roi par lui vaincu eut le malheur de ne pas succomber sur le champ de bataille : « Je l’emmenai, dit le conquérant, à Ninive ma capitale, et je l’y fis écorcher vif. » Le jeune roi d’Élam, défait par Assour-bani-pal, cherche à lui échapper par le suicide : « Je ne permis point qu’on l’enterrât, mais je lui infligeai une seconde mort en faisant décapiter son cadavre. » Et d’une autre de ses victimes : « Je fis crever les yeux à ses fils ; quant à lui, je ne le livrai point aux chiens : chargé de chaînes, il fut muré vivant dans l’intérieur de la Porte du Soleil à Ninive…. Je fis monter au ciel la fumée de trente-quatre villes incendiées…. À tous ceux dont la bouche avait blasphémé mon nom ou le nom de mon Seigneur El-Assour, je fis couper la langue et je la hachai en menus morceaux ; le reste du peuple fut conduit devant les grands taureaux (Kheroubim) de pierre que Sennachérib mon grand-père a élevés ; on les y jeta dans un fossé ; on leur coupa les membres, puis je les fis dévorer par les chiens, les fauves et les oiseaux de proie pour réjouir le cœur des grands dieux, mes Seigneurs. »
Ainsi le style officiel de nos relations de batailles, et, plus encore, ces litanies au Dieu des armées qui se chantent dans les églises à l’occasion d’une victoire, remontent, par un curieux fait d’atavisme, à ces inscriptions des rois de l’Assyrie. Les superbes bas-reliefs d’albâtre, apportés par les Botta, les