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Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/298

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piscence de ces pillards. Et quand ils eurent appris qu’il était préjudiciable à leurs intérêts de tuer la poule aux œufs d’or — c’est-à-dire de raser du sol ces opulentes et industrieuses cités pour « offrir au ciel l’holocauste de leur fumée » — ils n’eurent, pour affirmer leur droit de souveraineté, d’autre procédé praticable que la terreur. « Ils n’ont jamais fait d’effort suivi pour rattacher les uns aux autres, par des liens solides, tous ces peuples qu’ils avaient successivement vaincus et foulés aux pieds…. À aucun moment, les chefs de cet empire n’eurent même le soupçon de la politique habile à laquelle les Romains durent de s’assimiler les peuples qu’ils avaient soumis[1]. » Ils ne surent même jamais s’élever à la hauteur du procédé si simple que leurs successeurs iraniens pratiquèrent plus tard en grand : placer, à la tête des provinces conquises, des satrapes ou représentants du roi. Les Sar assyriens, après avoir pillé les richesses accumulées sous le paisible sceptre des monarques chaldéens, après avoir rasé les cités, n’y laissaient que l’image de leur divinité, et en imposaient l’adoration aux vaincus. Le plus souvent, ils faisaient périr dans d’affreuses tortures le chef ennemi et le remplaçaient par son héritier légitime, puis ils s’en allaient, sans autre garantie d’obéissance et de fidélité au tribut imposé que la terreur inspirée par l’attente de leur retour. De là cette férocité

  1. Perrot et Chipiez, ouv, cité.