Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/302

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Ecbatane, et la tardive prophétie de Nahum allait se réaliser sans intervention étrangère : « Toutes tes forteresses seront comme des figues, et comme des premiers fruits que l’on secoue et qui tombent dans la bouche de celui qui veut les manger…. Voici, ton peuple sera comme autant de femmes au milieu de toi ; les portes de ton pays seront toutes ouvertes à tes ennemis ; le feu consumera tes portes… Le feu te consumera, l’épée te retranchera, elle te consumera comme les sauterelles… Il n’y a point de remède à ta blessure ; ta plaie est mortelle ; tous ceux qui entendront parler de toi battront des mains sur toi, car, qui n’a pas continuellement éprouvé les effets de ta malice ? »

En réalité, l’Asie antérieure, bien qu’encaissée entre des limites naturelles franchement accusées, n’est point isolée de l’Europe et du reste du continent ; l’apparition d’une des peuplades sauvages à peu près inconnues qui vivaient en nomades de l’autre côté des brumes du Pont-Euxin détermina la catastrophe qui devait faire éclater une situation dès longtemps tendue, et mettre fin aux grandeurs et aux turpitudes de l’empire d’Assyrie. Hérodote raconte ainsi l’événement : « Cyaxares, fils de Phraortes…, tenait Ninive assiégée après avoir remporté une victoire sur les Assyriens, quand intervint une armée de Scythes, commandée par leur roi Madyas, fils de Protothye ; elle était entrée sur le territoire des Mèdes en poursuivant les Cimmériens fugitifs, que d’Europe elle avait rejetés en Asie…