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Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/384

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LA CIVILISATION ET LE GRANDS FLEUVES.

L’ode III, très difficile à traduire, vu l’archaïsme de sa langue et l’état rudimentaire de l’idéographie chinoise d’alors, contient les lignes suivantes : « Le commencement de la naissance des hommes (se rapporte)[1] aux fleuves Kiui et Tsi[2]. Koung-tañ-fou vivait dans les cavernes ; (il n’y avait) ni chambres ni maisons. (Il) longea le bord de la rivière occidentale, arriva au pied de la montagne Ki, rencontra la jeune Kiang et (ils) s’installèrent. La vallée de Tcheou est fertile ; la chicorée et la moutarde (y) sont comme du sucre. Il (y) construisit (sa) maison. Les forêts et les broussailles éclaircies (devinrent) d’un passage facile. Les barbares Kouñ s’enfuirent essoufflés. Quand Yu et Jou (eurent) pacifié le pays, Oueñ-vang[3] aussitôt vint au monde. »

Voici la traduction aussi littérale que possible de l’ode XI :

« À l’origine, (la) Kiang-yañ était seule ; comment (donc) les hommes purent (ils) naître ? Elle marcha sur la trace du doigt du Seigneur-ciel ; elle devint grosse : ce fut Haou-Ki. »

D’après Vassilieff, ce Haou-Ki, auquel on offre des sacrifices semblables à ceux que l’on adresse au Chang-ti (le Haut Souverain), et qui est censé avoir enseigné l’agriculture aux hommes, pourrait bien être Yu, le légendaire et régularisateur ou dompteur

  1. Nous mettons entre parenthèses les mots qui ne se trouvent pas dans l’original.
  2. Ces noms de fleuves nous sont inconnus, comme aussi celui de la montagne Ki.
  3. De la dynastie des Tcheou.