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LE HOANG-HO ET LE YANGTSE-KIANG.

des fleuves, nommé dans l’ode précédente comme l’un des deux « pacificateurs ».

L’insuffisance des traditions indigènes laisse le champ libre aux hypothèses les plus variées. Inutile de dire qu’on n’a pas manqué de retrouver dans les « Cent Familles », les fameuses dix tribus d’Israël. Des érudits ont découvert, dans le code de Manou, un passage d’après lequel une colonie de Kchatryas aurait été s’établir au delà des monts, dans un pays appelé Maha Tchin, le grand Tchin. W. Schlegel pensait et Terrien de la Couperie a prouvé que les ancêtres des Chinois ont dû apprendre les éléments de l’astronomie à la même école que les Chaldéens.

Pourtant, à notre avis, nombre de circonstances paraissent établir que les civilisateurs du Céleste Empire y sont venus à l’état de barbares ; ils ne se seraient donc pas détachés d’un corps de nation déjà civilisé. Fr. Lenormant a démontré que le bronze chinois diffère de celui des autres peuples ; d’après les Chinois eux-mêmes, l’institution de la famille ne date chez eux que de la dynastie des Tcheou : il fut un temps où ils recevaient le feu en tribut des Miao-tse. Mais la preuve la plus péremptoire nous semble fournie par le monosyllabisme chinois : le monosyllabisme, en effet, place cette nation absolument à part de toutes les autres nations historiques, tandis qu’il la rattache à une famille de peuples dont un certain nombre sont restés jusqu’à ce jour incivilisés, tandis que d’autres (Annamites, Siamois, Tibétains), ne se sont approprié que fort