en prenant surtout les vallées du Hañ et le Kialing. Divers auteurs placent au viiie s. avant Jésus-Christ l’établissement de la domination chinoise sur le Hañ et le Kiang[1] ; elle doit être plus ancienne dans le Szetchouen, dont la situation géographique explique si bien le caractère guerrier que revêt momentanément le peuple pacifique des Chinois sous la royauté des Tsiñ, futurs créateurs de l’unité politique de l’empire. Au temps de Meng-tse, les « barbares tatoués » occupent encore le midi, mais la civilisation ne tardera pas à y pénétrer par les vallées des affluents sud-orientaux. Cette nécessité de conquérir successivement trois bassins fluviaux, de reprendre à trois fois, sous des latitudes différentes, la période initiale de son évolution, explique les retards, les recommencements perpétuels, les redites et les contradictions que l’on signale à chaque page de l’histoire du Céleste Empire. Mais aussi, nul peuple n’a resserré autant que les Chinois les liens qui rattachent la formation des États au courant des fleuves : dans leur idéographie expressive, l’Eau qui coule figure le Gouvernement.
La Chine nous a conduits aux extrêmes limites de l’Ancien Continent, et, après y avoir vu à l’œuvre les peuples les plus divers, blancs, noirs ou jaunes, nous avons pu nous convaincre que sur cette masse innombrable des « appelés », les seuls « élus » ont
- ↑ Au temps de la première décadence des Tcheou, 780-770.