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APPENDICE

avait dit en voyant les Flamandes : « Ego rata sum me esse reginam ; at hic sexcentas conspicio. » (Ibid., p. 89.)


26 — page 67Les Flamands tuaient à leur aise, etc.

« Incredibile narratu est quanto robore, quantaque ferocia, colluctantem secum in fossis hostem nostri exceperint, malleis ferreis plumbeisque mactaverint. » (Meyer, 94.) — « Guillelmus cognomento ab Saltinga… tantis viribus dimicavit, ut equites 40 prostravisse, hostesque alios 1400 se jugulasse gloriatus sit. » (Ibid., 95.)


27 — page 68Après la défaite de Philippe à Courtrai, la cour pontificale changea de langage…

Quinze jours avant la bataille de Courtrai, le pape tint dans l’assemblée des cardinaux un discours dont la conciliation semblait le but. Il y dit, entre autres choses, que sous Philippe-Auguste le roi de France avait dix-huit mille livres de revenus, et que maintenant, grâce à la munificence de l’Église, il en avait plus de quarante mille. Pierre Flotte, dit-il encore, est aveugle de corps et d’esprit, Dieu l’a ainsi puni en son corps ; cet homme de fiel, cet homme du diable, cet Achitophel, a pour appui les comtes d’Artois et de Saint-Pol ; il a falsifié ou supposé une lettre du pape ; il lui fait dire au roi qu’il ait à reconnaître qu’il tient son royaume de lui. Le pape ajoute : « Voilà quarante ans que nous sommes docteur en droit, et que nous savons que les deux puissances sont ordonnées de Dieu. Qui peut donc croire qu’une telle folie nous soit tombée dans l’esprit ?… Mais on ne peut nier que le roi ou tout autre fidèle ne nous soit soumis sous le rapport du péché… Ce que le roi a fait illicitement, nous voulons désormais qu’il le fasse licitement. Nous ne lui refuserons aucune grâce. Qu’il nous envoie des gens de bien, comme le duc de Bourgogne et le comte de Bretagne ; qu’ils disent en quoi nous avons manqué, nous nous amenderons. Tant que j’ai été cardinal, j’ai été Français ; depuis, nous avons beaucoup aimé le roi. Sans nous, il ne tiendrait pas d’un pied dans son siège royal ; les Anglais et les Allemands s’élèveraient contre lui. Nous connaissons tous les secrets du royaume ; nous savons comme les Allemands, les Bourguignons et ceux du Languedoc aiment les Français. Amantes neminem amat vos nemo, comme dit Bernard. Nos prédécesseurs ont déposé trois rois de France ; après tout ce que celui-ci a fait, nous le déposerions comme un pauvre gars (sicut unum garcionem), avec douleur toutefois, avec grande tristesse, s’il fallait en venir à cette nécessité. » (Dupuy, Preuves, p. 77-8.) —