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HISTOIRE DE FRANCE

ne aucuns d’eux les changeurs ne autres ne puissent savoir ne sentir aucune chose ; car si par vous est sçu en serez punis par telle manière, que tous autres y auront exemple » (24 mars 1350)… « Si aucun demande à combien les blancs sont de loy, feignez qu’ils sont à six deniers. » Il leur enjoignait de les frapper bien exactement aux anciens coins, « afin que les marchands ne puissent apercevoir l’abaissement, à peine d’être déclarés traîtres. » Philippe-de-Valois avait usé autrefois de ces précautions, mais à la longue il avait été plus hardi et avait proclamé comme un droit ce qu’il cachait d’abord comme une fraude. Jean ne pouvait être moins hardi que son père. « Ja soit », dit-il, « ce que à nous seul, et pour le tout de nostre droit royal, par tout nostre royaume appartiègne de faire teles monnoyes comme il nous plaît, et de leur donner cours. » (Ord., III, p. 556.) Et comme si ce n’était pas le peuple qui en souffrait, il donnait cette ressource pour un revenu privé qu’il faisait servir aux dépenses publiques « desquelles sans le trop grand grief du peuple dudit royaume nous ne pourrions bonnement finer, si n’estoit pas le demaine et revenue du prouffit et émolument des monnoyes. » (Préf., Ord., III.)


191 — page 284 et suiv.Jean, demandant aux États son droit de joyeux avènement, se montra facile à leurs réclamations, etc.

Ord., II, p. 395, 15o et 447-8. — Ord., II, p. 408, 27o. — Ord., II, p. 344. — Ord., II, p. 350. — Ibid., p. 422, 432, 434. « Lettres par lesquelles le Roi deffend que ses gens n’emportent les matelats et les coussins des maisons de Paris où il ira loger. » Autre Ord., 435-7. — Ord., III, p. 26-29. — Ord., III, p. 22 et seq. — Froiss., III, c. cccxl, p. 450.


192 — page 287Les Anglais coururent le Languedoc, etc.

« Sachez que ce pays de Carcassonnois et de Narbonnois et de Toulousain, où les Anglois furent en cette saison, étoit en devant un des gras pays du monde, bonnes gens et simples gens qui ne savoient que c’étoit de guerre, car oncques ne furent guerroyés, ni n’avoient été en devant ainçois que le prince de Galles y conversast. » (Froissart, III, 104.) — « Ni les Anglois ne faisoient compte de peines (velours) fors de vaisselle d’argent ou de bons florins. » (Ibid., p. 103, xix addit.) « Si fut tellement pararse (brûlée) et détruite des Anglois que oncques n’y demeura de ville pour héberger un cheval, ni à peine savoient les héritiers, ni les manants de