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Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 5.djvu/228

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HISTOIRE DE FRANCE

pèlerinage au concile de Bâle, aux saintes et riches villes du Rhin, aux grasses principautés ecclésiastiques.

Le roi, justement alors, recevait deux propositions, deux demandes de secours, l’une de l’empereur contre les Suisses, l’autre de René, duc de Lorraine, contre les villes d’Empire. Le roi fut également favorable et promit généreusement des secours pour et contre les Allemands.

Les Allemagnes, comme on disait très bien, tout grandes, grosses, populeuses qu’elles étaient, semblaient pouvoir être envahies avec avantage. Le Saint-Empire était tombé par pièces ; chaque pièce se divisait. Les Lorrains, les Suisses, par exemple, étaient en guerre, et avec les autres Allemands, et avec eux-mêmes.

Les deux demandes qu’on faisait au roi étaient au fond moins opposées qu’il ne semblait ; des deux côtés, il s’agissait de défendre la noblesse contre les villes et communes. Ces communes, après avoir admirablement conquis leur liberté, en usaient souvent assez mal. Metz et autres villes de Lorraine, affranchies de leurs évêques et devenues de riches républiques marchandes, soldaient les meilleurs hommes d’épée, les plus braves aventuriers du pays[1], et se trouvaient souvent compromises par eux avec les seigneurs et même avec le duc. Ceux de Metz, ayant ainsi querelle avec un gentilhomme de la duchesse Isabelle, s’en prirent à elle-même. Ils l’attendirent, entre Nancy et Pont-à-Mousson

  1. App. 91.