francs-archers de Charles VII, légions de François Ier, devaient amener le temps où la force, la gloire du pays seraient aux roturiers. L’archer de Bagnolet n’en était pas moins l’aïeul du terrible soldat de Rocroi, d’Austerlitz.
Au reste, les francs-archers semblent avoir été plus guerriers que la satire ne veut le faire croire. Ils aidèrent fort utilement l’armée qui reconquit la Normandie et la Guyenne.
Eussent-ils été inutiles, une telle institution eût toujours témoigné une grande chose, savoir, que le roi n’avait rien à craindre de ses sujets, qu’ils étaient bien à lui, les petits surtout, bourgeois et bonnes gens des villages. Le treizième siècle avait été celui de la paix du roi ; il avait fallu alors qu’il défendît la guerre aux communes, comme aux seigneurs, qu’il leur ôtàt à tous les armes dont ils se servaient mal. Mais maintenant la guerre sera la guerre du roi. Il arme lui-même ses sujets ; le roi se fie au peuple, la France à la France.
Elle a trouvé son unité, au moment où l’Angleterre perd la sienne. Nous allons voir tout à l’heure (1453) le Parlement anglais voter une armée, mais on n’osera la lever ; ce serait convoquer la discorde de toutes les provinces, amener des soldats à la guerre civile, les mettre aux prises ; ils commenceraient par se battre entre eux.