jours couvés des yeux, ne pouvaient guère résister à la tentation. Glocester fit la folie d’accepter (1423). C’était d’ailleurs un petit génie, ambitieux et incapable ; il avait autrefois visé au trône de Naples ; il voyait son frère Bedford régner en France, tandis qu’en Angleterre son oncle, le cardinal Winchester, réduisait à rien son protectorat. Il prit donc en main la cause de Jacqueline, commençant ainsi contre le duc de Bourgogne, contre l’indispensable allié des Anglais une guerre qui pour celui-ci était une question d’existence, une guerre sans traité où le souverain de la Flandre risquerait jusqu’à son dernier homme. C’était hasarder la France anglaise, mettre en péril Bedford ; Glocester, il est vrai, ne s’en souciait guère.
Le duc de Bourgogne, irrité, conclut une secrète alliance avec le duc de Bretagne ; puis il lança à Bedford deux réclamations d’argent : 1o la dot de sa première femme, fille de Charles VI, cent mille écus ! 2o une pension de vingt mille livres qu’Henri V lui avait promise, pour l’amener à reconnaître son droit à la couronne[1]. Que pouvait faire Bedford ? Il n’avait pas d’argent ; il offrit à sa place une possession inestimable, au-dessus de toute somme d’argent, Péronne, Montdidier et Roye, Tournai, Saint-Amand et Mortaigne, c’est-à dire toute sa barrière du Nord (septembre 1423)[2].
À chaque folie de Glocester Bedford payait. En 1424,